Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et la communication va désormais suspendre toute personne tenant un discours à caractère tribal sur une chaîne de télévision ou de radio.
En République démocratique du Congo (RDC), les appels à la haine tribale se multiplient dans les médias. Illustration avec les propos tenus récemment par Kabange Numbi Félix. Le député Front commun pour le Congo (FCC) avait déclaré que «chacun a un chez soi. Ici, dans l’espace Katanga, c’est chez Joseph Kabila ». L’ancien ministre de la Santé avait ensuite mis en garde les non originaires de l’ex-Katanga qui se mettraient à « injurier l’ex-président ».
Pour les propos de Kabange Numbi Félix, a provoqué l’indignation un peu partout en RDC. Le président de l’ASADHO, Jean-Claude Katende a saisi la justice la semaine dernière sur des « déclarations à connotation tribale et xénophobe ».
Des comportements haineux affichés par les politiciens
Le gouvernement, de son côté, a dénoncé ce comportement qui est affiché par des acteurs politiques et des leaders sociaux. Même réaction chez La Voix des Sans Voix. L’ONG a programmé une campagne pour combattre cet état d’esprit.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et la communication (CSAC) n’est pas resté sans mot dire. Le CSAC va désormais suspendre toute personne tenant un discours à caractère tribal ou haineux sur une chaîne de télévision ou de radio. La mise en garde a été rendue publique dans un communiqué du régulateur datant du 21 septembre.
La mise en garde du régulateur
« Toute personne qui tiendrait des discours de haine tribale ou autre, se verrait interdite de passage dans les médias opérant en République démocratique du Congo par une décision d’embargo du Conseil ».Peut-on notamment lire dans le communiqué du CSAC. Cependant, le régulateur ne précise pas si les médias diffusant les discours concernés seront sanctionnés
Gabriel Kyungu wa Kumwanza, leader politique originaire du Katanga, a réagi contre ce discours qu’il juge ségrégationniste. Selon lui, un tel discours détruit l’unité nationale. « Partout au Congo, le Congolais est chez lui », a affirmé le président de l’Unafec. Il a également de demander pardon pour l’épuration ethnique, dont il avait été l’un des animateurs dans les années 1990.