L’acteur du film « Hôtel Rwanda » arrêté fin août à Kigali reconnu avoir créé les Forces de libération nationale (FNL), branche armé de la plateforme qu’il dirige, qui a revendiqué plusieurs attaques dans le sud-ouest du Rwanda.
Le héros du film Hôtel Rwanda, Paul Rusesabagina, qui a sauvé pendant le génocide plus de 1 200 personnes, a admis vendredi 25 septembre lors d’une audience au tribunal avoir participé à la création d’un groupe rebelle, mais il a nié avoir été impliqué dans leurs crimes. « Nous avons formé le FLN (Front national de libération) comme un bras armé, pas comme un groupe terroriste comme le dit le procureur. Je ne nie pas que le FLN a commis des crimes, mais mon rôle était la diplomatie », a affirmé Paul Rusesabagina.
Méa culpa
C’est vêtu de son uniforme rose de prisonnier, masque de protection lui couvrant le visage, que Paul Rusesabagina a été présenté au matin devant la cour de Nyarugenge, à Kigali. L’ancien manager de l’hôtel des Mille Collines, héros controversé du film hollywoodien Hôtel Rwanda, devenu ces dernières années l’un des principaux opposants à Paul Kagame, contestait en appel son maintien détention provisoire.
Arrêté le 28 août au Rwanda à l’issue d’une opération aux contours encore flous, Rusesabagina a été inculpé le 14 septembre. Il est visé par 13 chefs d’accusation, tous liés à des faits de « terrorisme », dont ceux de meurtre et de financement de rébellion. Lors de l’audience de ce vendredi, Rusesabagina a confirmé avoir formé le Forces de libération nationale (FNL), un groupe armé actif dans le sud-ouest du Rwanda, dans la région de la forêt de Nyungwe, non loin du Burundi.
Lutte armée
Formé le 4 juillet 2017, jour de célébration de la « libération » du Rwanda qui correspond à la date de la prise de Kigali par les troupes du Front patriotique rwandais (FPR), le MRCD est une plateforme née de la fusion de différentes formation, dont le Parti pour la démocratie au Rwanda (PDR-Ihumure) de Rusesabagina et le Conseil national pour le renouveau et la démocratie (CNRD-Ubwiyunge) de Wilson Irategeka, une faction dissidente des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Rejoint en mars 2018 par le Rwandese Revolutionary Movement (MRR) de Callixte Nsabimana – discrètement arrêté aux Comores en avril 2019 et actuellement poursuivi au Rwanda -, le MRCD s’était alors doté d’une branche armée, les FNL. Ces derniers ont revendiqué plusieurs attaques en juin et décembre 2018 qui sont pour la plupart détaillées dans un document envoyé en novembre 2018 par le procureur général du Rwanda aux autorités belges réclamant l’extradition de Paul Rusesabagina.