Issus de plusieurs formations politiques, ces jeunes craignent une civile à l’approche de la présidentielle.
Le climat politique reste tendu en Côte d’Ivoire quatre jours après l’appel à la «désobéissance civile » d’Henri Konan Bédié. Une tension qui suscite l’inquiétude chez de nombreux Ivoiriens, notamment chez les jeunes.
Certains d’entre eux, issus des mouvements jeunesse du RHDP, du PDCI, des deux branches du FPI…ont décidé de travailler ensemble pour trouver des solutions. Ils ont lancé l’alliance sacrée des jeunes pour la sauvegarde de la paix. Tous âgés de la petite trentaine, ils n’ont qu’une peur : revivre 2010.
Le scénario de 2010 hante les esprits
« Nous sommes inquiets et ne voulons pas retomber dans la violence. C’est pourquoi nous, jeunes, sommes venus interpeller nos dirigeants pour qu’ils s’impliquent massivement, davantage, pour que véritablement, on n’aille pas à la dérive. » Explique Raphael Zoura Bi, adhérent au RHDP, au micro de RFI.
Dimesse Touragnon est membre du FPI GOR et a connu l’exil. « On est fatigués. Notre objectif, c’est la paix. On est fatigués des emprisonnements. Il faut calmer le jeu ! », S’exclame-t-il.
Selon Yaya Dosso, le président du Sénat des jeunes d’Abidjan, « quand le pays est détruit, c’est la jeunesse qui paie. Il n’y a plus d’écoles, les universités ferment. Comment faire ? Est-ce qu’on pourra parler d’emploi pour la jeunesse ? Est-ce qu’on pourra parler de développement ? »
L’appel au dialogue
Commerçante, Véronique Kapi n’appartient à aucun parti. Mais tient à donner son avis sur l’actualité politique de son pays. « Le message que nous vous apporter aux leaders, c’est de vraiment mettre un peu d’eau dans leur vin afin qu’ils s’asseyent pour le dialogue », explique-t-elle.
Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) appelle au dialogue et l’apaisement. Interrogé par RFI, le CNDH s’inquiète lui aussi de « graves menaces sur la paix sociale », à quelques semaines de l’élection présidentielle du 31 octobre. Cette organisation a échangé avec plusieurs responsables politiques du RHDP d’Alassane Ouattara. Aussi du FPI d’Affi N’Guessan ou encore de la plateforme EDS supportant l’ancien président Laurent Gbagbo. À la fin de ces rencontres, le CNDH exhorte les parties prenantes à un dialogue inclusif pour mettre fin aux tensions dans le pays.