L’ex-chef de l’Etat ne figurait plus sur les listes électorales, du fait de sa condamnation par contumace, en 2018, à vingt ans de réclusion.
Après Guillaume Soro, Laurent Gbagbo : pour la deuxième fois en dix jours, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) désavoue la Côte d’Ivoire, lui ordonnant, vendredi 25 septembre, de permettre à l’ex-président de participer à la présidentielle du 31 octobre. Dans son jugement, la CADHP ordonne à l’Etat ivoirien de « prendre toutes mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant le requérant de s’enregistrer sur la liste électorale » afin de participer au scrutin.
Gbagbo radié du fichier électoral
L’ex-chef d’Etat (2000-2010) ne figure pas sur les listes électorales révisées cette année ; il ne peut donc ni voter ni être candidat. Le Conseil constitutionnel ivoirien a rejeté sa candidature à la présidentielle déposée par ses partisans. Lui-même ne s’est pas exprimé sur le sujet. Selon les autorités ivoiriennes, cette décision fait suite à la condamnation de Laurent Gbagbo par la justice ivoirienne à vingt ans de prison, dans l’affaire dite du « braquage de la BCEAO », la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
Saisie par M. Gbagbo début septembre, la CADHP, qui siège à Arusha en Tanzanie, ordonne également à l’Etat ivoirien de « suspendre la mention de la condamnation pénale du casier judiciaire ». L’avocat de Laurent Gbagbo, Claude Maintenon, s’est dit auprès de l’Agence France-Presse (AFP) « satisfait » de ce jugement, tout en notant que « l’application dépend du bon vouloir de l’Etat ».
Passeport toujours attendu
Acquitté en première instance de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale de La Haye, M. Gbagbo, 75 ans, attend en Belgique un éventuel procès en appel. Il ne peut pas rentrer en Côte d’Ivoire, les autorités ivoiriennes refusant, selon ses avocats, de lui délivrer un passeport.
Mi-septembre, le Conseil constitutionnel ivoirien a refusé 40 des 44 candidatures à la présidentielle d’octobre, dont celle de Laurent Gbagbo et celle de l’ex-chef rebelle et ex-premier ministre Guillaume Soro. Elle a en revanche validé la candidature à un troisième mandat controversé du président sortant, Alassane Ouattara.