La coalition USN ne veut pas de 5e mandat pour l’actuel chef de l’Etat. Mais plutôt d’une transition menée par un nouveau gouvernement.
A Djibouti, les élections présidentielles sont prévues dans le pays en avril 2021. À sept mois de cette échéance, des voix s’élèvent pour faire barrage à une éventuelle candidature du président Ismaël Omar Guelleh. La coalition USN, qui regroupe plusieurs partis, parle d’une « mascarade électorale qui s’annonce ».
Le président de la coalition Adan Mohamed Abdou est certain qu’Ismaël Omar Guelleh sera candidat à sa propre succession. Même s’il ne le dit pas lui-même, « il le fait dire par son entourage, pour faire croire que le peuple le sollicite », indique-t-il.
Le mot d’ordre : « non à un 5e mandat »
L’homme politique s’exprimait vendredi 25 septembre lors de la rentrée politique en réunissant les principaux responsables de l’USN. Le mouvement refuse la configuration du futur processus électoral. Leur mot d’ordre : « Non à un 5e mandat ».
La coalition ne veut pas de 5e mandat. Mais plutôt d’une transition menée par un nouveau gouvernement, avec de profondes réformes institutionnelles. Adan Mohamed Abdou énumère une série d’exigences pour des élections libres. Il souhaite une refonte de la Commission électorale. Et si rien ne change, ce sera le boycott du scrutin.
Pour également se faire entendre, l’USN compte organiser des meetings et des manifestations. « Chaque fois, les rues sont quadrillées par les forces de sécurité. Les gens ont peur de se faire tirer dessus », explique le patron de la coalition. Les actions devraient donc commencer discrètement dans les quartiers, en espérant de défiler sur les grandes artères.
Des doutes sur la transparence du scrutin
Outre une éventuelle candidature du président sortant, l’opposition émet des doutes sur la transparence du scrutin. Or « la transparence est le seul gage de la viabilité démocratique du pays et de sa stabilité ».
Selon le Parti d’opposition Radde, le pouvoir n’a jamais considéré les critiques des missions d’observations internationales au fil des élections. Le Radde observe des « failles » et s’interroge sur le fait que moins d’un quart des habitants soient inscrits au fichier électoral.