Le président ivoirien accuse les opposants d’instrumentaliser les jeunes au lieu de leur trouver des emplois.
Alassane Ouattara (ADO), le président ivoirien, a passé quatre jours dans la région de la Marahoué. C’est une région de Côte d’Ivoire qui a pour chef-lieu la ville de Bouaflé. Au terme de cette « visite d’État », dans le centre du pays, ADO s’est adressé à ses adversaires politiques.
« Le droit a été dit et le jeu démocratique est maintenant ouvert », a assuré le président ivoirien à Bouaflé. Candidature à un troisième mandat présidentiel, le chef de l’Etat sortant a condamné l’attitude de ses adversaires politiques. L’opposition qui réclame notamment les dissolutions de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel.
Le président ivoirien accuse les opposants d’instrumentaliser les jeunes « au lieu de leur trouver des emplois ». Il est revenu sur l’appel à la désobéissance civile qu’Henri Konan Bédié a lancé le dimanche 20 septembre.
« Il faut arrêter de faire peur aux Ivoiriens »
« Il faut arrêter de faire peur aux Ivoiriens. Je sais que les appels à la désobéissance civile n’iront nulle part » a commenté le chef de l’État.
La visite présidentielle a pris des allures de meetings quand le Premier ministre est monté à la tribune. Hamed Bakayoko a abondamment défendu le bilan des dix dernières années et a ridiculisé les opposants. « Inconscients », « ils incitent à la violence, ils incitent à la rébellion » a-t-il fustigé. Avant de prévenir : « S’il y a des destructions de biens publics ou privés, le soir on sera à votre maison pour vous apporter la note ».
Des moyens de l’État pour faire campagne
Alassane Ouattara a multiplié, ces des derniers mois, des visites en région. Là-bas, il a enchaîné les inaugurations de routes ou l’électrification de villages. Depuis quelques semaines, l’opposition accuse la présidence d’user des moyens de l’État pour faire campagne en vue de l’élection présidentielle.
La candidature à un 3è mandat d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 31 octobre fait débat en Côte d’Ivoire. Et pour cause, la loi ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats. Mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’avec la nouvelle Constitution de 2016, le compteur des mandats de M. Ouattara a été remis à zéro.