L’ancien président dit « être victime d’un règlement de compte ». Ses avocats pointent du doigt une violation continue de l’article 93.
L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est soupçonné de corruption et de détournement de biens publics durant son mandat, l’ancien président mauritanien, dénonce l’arbitraire et des règlements de compte. Le procureur de la République de Nouakchott-Ouest a interdit vendredi soir à l’ancien président de quitter le pays durant l’enquête en cours. Plus de 300 personnes, et plusieurs membres de sa famille, soupçonnés de corruption et de détournements de biens entre 2008 et 2019 sont concernées.
Ould Abdel Aziz rejette tout en bloc
Les avocats de l’ancien président mauritanien s’étonnent de la décision prise par le procureur de la République de Nouakchott-Ouest interdisant à leur client de quitter sa région de résidence durant l’enquête préliminaire de la police de répression des crimes économiques. Jusqu’ici, l’ex-chef de l’État avait la possibilité de se rendre dans son village, Bin Chaab, à 160 km au nord de la capitale.
« On est vraiment surpris de cette décision qui prive l’ancien président de la République de son droit de circuler, de la liberté de circuler, de sa liberté de mouvement, s’étonne Takioullah Eidda, un des avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz. Et parfois aussi, il viole un peu son droit à la présomption d’innocence».
Le collectif des avocats a fait un communiqué pour pointer du doigt une violation continue et persistante de l’article 93 de la constitution sur l’immunité de son client. Selon le collectif, des violations se font au moment où le ministère de l’intérieur, dans une déclaration solennelle, considère que les efforts pour la construction d’un Etat de Droit se poursuivent, pour asseoir les règles fondamentales d’une république, juste
Complot contre l’ex-président
Face à la presse à Nouakchott, l’ancien homme fort de Mauritanie a déclaré « Je suis victime d’un règlement de compte ». Il a passé sept jours en détention arbitraire. Avant d’être relaxé le 24 août dernier. Selon le rapport d’une commission d’enquête parlementaire mise en place en janvier 2020, monsieur Aziz doit répondre à de « fortes présomptions » de mauvaise gouvernance et de détournements de biens publics.
Pour l’ancien président, cette commission est illégalement composée. « Je connais parfaitement tous les membres de cette commission et pourquoi ils sont là. Chacun de ses membres traîne des affaires qui le disqualifient », affirme-t-il, sans donner plus de détails.