La dernière fois que la Somalie a eu des élections au suffrage universel était en 1969.
Le parlement somalien a voté samedi 26 septembre le modèle électoral issu d’un accord conclu la semaine dernière par le président Mohamed Farmaajo et les dirigeants des cinq Etats fédéraux du pays. Ce nouveau système électoral permet ainsi l’organisation des premières élections semi-démocratiques depuis plus de 50 ans en Somalie.
Sur les 255 membres que comptent les deux chambres du parlement fédéral du pays, 252 ont approuvé l’accord. Tandis qu’un a voté contre et deux autres parlementaires se sont abstenus.
Un mode de scrutin qui consolide le suffrage indirect
Le nouveau système électoral consolide le mode de scrutin par un suffrage indirect. Cependant, cette réforme offre un collège électoral plus élargi et relativement plus moderne que le système antérieur.
En Somalie, les futures élections engageront 27 775 délégués choisis dans les cinq États fédéraux. Il y aura toutefois une représentation du Somaliland qui continue toujours de rechercher son indépendance.
Ces délégués constitueront des « caucus de circonscription » composés de 101 délégués. Tous désignés simultanément par les anciens des clans qui dirigent le pays et le corps électoral. Et ce sont ces différents caucus qui éliront chacun des 275 députés qui constitueront le futur parlement du pays.
La présidentielle en février 2021
Ces échéances électorales seront organisées par une commission électorale nationale indépendante et un système de partis sera appliqué. Les nouvelles élections législatives auront lieu le 27 décembre 2020. Quant à l’élection présidentielle, elle devrait se tenir le 07 février 2021.
Ce nouveau système électoral constitue un compromis entre l’ancien modèle de partage du pouvoir basé sur les clans et la volonté affichée par le président somalien, Mohamed Farmaajo, de passer au suffrage universel direct.
La dernière fois que la Somalie a eu des élections au suffrage universel était en 1969. Après cela, le pays a plongé dans des décennies de dictature, de guerre civile et d’attaques terroristes incessantes.
C’est dire que l’accord conclu avec les dirigeants des Etats de Jubaland, Hirshabelle, Galmudug, du Sud-Ouest et du Puntland sonne le glas d’une année de tensions qui menaçaient de faire replonger le pays dans le chaos.