Au pouvoir depuis avril 2016, le chef d’Etat, achève son quinquennat en mars 2021. Ennemi de l’ostentatoire, ne pipe mot sur ses ambitions futures.
D’ici à mars 2021, le président béninois Patrice Talon achève son mandat. Ce sera l’occasion pour cet ancien businessman âgé de 62 ans de dresser le bilan de son quinquennat. Celui qui se considère comme un chef d’équipe exigeant, reconnait dans les colonnes de Jeune Afrique avoir hérité d’une démocratie apparemment exemplaire mais en réalité pervertie, au point de devenir antinomique du développement économique et social. Au forceps, Patrice Talon a réussi à faire du Bénin « un pays nouveau ».
Une démocratie alambiquée
Il y’a 5 ans le Bénin était célébré comme l’un des champions de la démocratie en Afrique mais à quel coût s’interroge-t-il « Il y avait ici plus de 200 partis, dont une cinquantaine représentés seuls ou en alliance au parlement. Le chef de l’Etat a réussi à en retenir deux seuls partis à l’Assemblée nationale. Tous appartenant à la majorité présidentielle, au grand désarroi des ONG et de l’opposition.
« Une démocratie ne peut être viable avec un tel nombre de partis partageant le pouvoir et dont la plupart était des clubs d’intérêts matériel dénué de tout programme politique. Pour que notre démocratie génère de la bonne gouvernance et du développement, il était donc nécessaire que des conditions contraignantes relatives à la qualité des élues soient posées.
Le Bénin, bien noté
Au sujet de l’impact de la Covid-19 sur les économies des pays ouest-africains, ce fils d’ancien cheminot s’est insurgé contre un moratoire de la dette pour les pays africains. Selon lui, « le monde se finance par le marché et par la dette, ce ne sont pas les moratoires, les dons et la générosité qui permettent le développement ». Patrice Talon soutient d’ailleurs « Si le Bénin est l’un des rares pays dont les notes de crédit souverain à long terme et à court terme demeurent bonnes, c’est justement parce que nous avons su rassurer les investisseurs ».