Aux alentours de la résidence de Maurice Kamto, des dizaines de policiers et gendarmes filtrent les passages jours et nuits.
Maurice Kamto, le principal opposant au régime Biya, est séquestré à son domicile avec toute sa maisonnée depuis une semaine. Une véritable forteresse imprenable. Impossible de lui rendre visite. Toutes les entrées de son domicile sont bloquées par des véhicules militaires qui se relaient sous la supervision d’officiers supérieurs et de commissaires de police.
Aux alentours de la résidence de Maurice Kamto, des dizaines de policiers et gendarmes filtrent les passages jours et nuits. Pour pouvoir entrer, une demande doit être adressée aux autorités.
Cet impressionnant déploiement de la police et gendarmerie fait suite à l’appel à manifester contre le régime de Paul Biya au Cameroun le 22 septembre. Des manifestations qui avaient mobilisé un impressionnant dispositif de sécurité malgré la faible participation.
« Je suis assigné à résidence surveillée de fait »
Pour l’instant, Maurice Kamto affirme n’avoir reçu aucune notification officielle de la justice pour expliquer la situation. « Je suis assigné à résidence surveillée de fait. On peut aussi parler de séquestration. Je ne sais pas quel est mon statut à l’heure actuelle pour vous dire la vérité : est-ce que ma maison est devenue un nouveau lieu de détention, une sorte de prison ? Je n’en sais strictement rien », assure-t-il.
Jusqu’aujourd’hui, seuls certains avocats de l’opposant ont reçu l’autorisation de le rencontrer. L’entrevue a eu lieu lundi : « Qu’est-ce qu’on me reproche, je viens de l’apprendre par la bouche de l’un des avocats : on dit, mais sans plus, que je suis ou serais porteur d’un projet insurrectionnel pour renverser les institutions. »
Vendredi 25 septembre, dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement a porté des accusations semblables. Il affirmait qu’une enquête judiciaire est en cours. Selon ce communiqué, « les meneurs et organisateurs [des manifestations] répondront de leurs actes devant la justice ». Le parti MRC « l’objet d’une attention particulière ». En d’autres termes, le parti d’opposition pourrait être dissout.