Le roi de la musique urbaine est écroué à la prison principale de Bamako. Il est accusé de violences conjugales sur son ex-compagne.
Sidiki Diabaté, le prince de la Kora vit-il une descente aux enfers ? La question est sur toutes les lèvres depuis que le roi de la musique urbaine malienne est écroué à la prison principale de Bamako. Pour ses fans, la situation qui l’oppose à son ex-compagne pourrait entamer sa carrière au moment où il commence à atteindre les hautes cimes. Sidiki Diabaté incarne la génération montante des Maliens qui rayonnent au-delà des frontières. Âgé de 25 ans, le multi-instrumentiste, marche sur les pas de son père, mais en s’adaptant à son époque.
Parcours exceptionnel
Sidiki Diabaté Jr aussi appelé « le petit prince de la kora est de la 72e génération de l’une des plus grandes familles de griots « korafola » (joueurs de kora) d’Afrique de l’Ouest. Le jeune homme s’est fait connaître en mêlant les notes de sa kora électrique au rap. C’était le 5 décembre 2015 à Paris Bercy. Lors d’un concert de Booba, un artiste français. Jamais un griot n’avait jusqu’ici jamais eu la chance de passer à la télévision ou de jouer à Bercy.
L’artiste encore inconnu de la scène s’est donc révélé, lesté d’un instrument à grosse calebasse, qu’il porte en bandoulière. Un silence parcourt la salle engorgée. Les spots se raniment. Dès les premières notes, la foule reconnait la mélodie de « Validée ». La version originale s’appelle en réalité « Ignanafi Debena ». Son auteur, Sidiki Diabaté. Bientôt, le D.U.C. rejoint l’alchimiste. Le moment est unique, envoûtant, il marquera fatalement ses quelques 17 000 témoins.
Depuis lors, l’artiste poursuit son ascension « Quand je joue ma musique, j’ai le sentiment de représenter la culture africaine. Mais c’est aussi ma carte d’identité : l’instrument sur lequel je joue, la kora, est l’un des symboles de la société mandingue » avait déclaré à Jeune Afrique au sortir du concert.
Sidiki Diabaté, fils de Toumani, porte sur ses épaules un héritage vieux de 700 ans ; il descend de l’une des plus grandes lignées de griots. À seulement 25 ans, « le prince de la kora » se taille une place au soleil en modernisant la musique traditionnelle mandingue qu’il mâtine d’accents électroniques, hip-hop, pop et zouk.
Sidiki Diabaté, ambassadeur de la culture malienne
« Nous qui sommes les ambassadeurs de la culture africaine, nous continuons de prôner la paix à travers notre musique, nous parlons de situations comme celle de Lampedusa ou du terrorisme » dira le prince de la Kora. Le fils du célèbre malien Toumani Diabaté, Sidiki Diabaté remporte en 2017 le “Tamani d’Or 2017”, qui est une cérémonie de distinction des meilleurs artistes maliens.
La même année, alors qu’il vient d’enflammer Cannes, le gouvernement du Mali élève Sidiki Diabaté au rang de chevalier de l’Ordre du mérite du Mali. Il est, à ce jour, le plus jeune de son pays à décrocher cette distinction. Il doit sa réussite à son papa « Etre son fils c’est une chance. Il a été un père formidable et m’a beaucoup appris. Ce n’est pas quelqu’un d’égoïste, il a toujours été là et m’a donné beaucoup de conseils ».