La décision du Délégué général à la Sûreté nationale (DGSN) Martin Mbarga Nguele et de son homologue du Secrétariat d’Etat à la Défense, Galax Yves Etoga de garder le leader du MRC chez lui irrite sa défense qui dénonce la violation du Code pénale.
Une dizaine de jours déjà que Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) est cloîtré dans son domicile sans aucune possibilité de sortie. L’opposant est soupçonné selon les autorités d’être « porteur d’un projet insurrectionnel pour renverser les institutions ». Il a été placé de fait en résidence surveillée depuis le 20 septembre dernier. Maurice Kamto n’est plus apparu en public depuis cette date et n’a donc pas pris part à la grande marche pacifique organisée par son parti.
Verrou des Forces de sécurité
Maurice Kamto n’a pour l’instant pas été formellement inculpé, mais le 27 septembre le Délégué générale à la Sûreté nationale Martin Mbarga Nguelé et son homologue de la Gendarmerie Galax Yves Etoga ont convoqué l’avocat Hyppolyte Meli, le président du collectif d’avocats qui assure sa défense. De cette entrevue, il ressort que « Maurice Kamto est porteur d’un projet insurrectionnel pour renverser les institutions » et qu’il lui était par conséquent « interdit de sortir de sa résidence jusqu’à nouvel avis ».
En effet, les patrons de la Défense n’ont présenté aucun document officiel justifiant la mise en résidence surveillée. Quelques jours avant, René Emmanuel Sadi, ministre camerounais de la Communication et porte-parole du gouvernement avait annoncé que « la situation du leader du MRC faisait l’objet d’un examen attentif des instances judiciaires compétentes ».
Les visites ne lui sont cependant pas proscrites, neuf membres de son collectif d’avocats ont pu le rencontrer le 28 septembre afin de préparer sa défense. La famille de Maurice Kamto et les autres hébergés sur place ne seraient pas concernés par cette mesure.
Riposte du MRC
Elle repose sur trois piliers. Face à la justice la défense du MRC envisage une stratégie en trois étapes. Outre l’assistance juridique aux personnes incarcérées dans les villes de Douala, Dschang etc, les avocats se réservent le droit de poursuivre localement les autorités camerounaises, qu’elles accusent de « violation des droits de leurs clients en pratiquant l’auto-incrimination ». Une pratique qui consiste à se servir des déclarations des gens gardés à vue pour monter un dossier contre eux.