Une douzaine de personnes soupçonnées d’avoir des liens avec le mouvement politico-militaire FRUD est actuellement détenue dans des prisons.
Le mercredi 30 septembre, une douzaine de personnes ont été interpellées dans la préfecture de Dikhil. C’est dans le sud-ouest de Djibouti. Elles sont soupçonnées d’avoir des liens avec le mouvement politico-militaire Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (FRUD). Cette organisation est en conflit armé avec le pouvoir.
Selon la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH), ce sont des arrestations arbitraires contre des civils complices du mouvement armé FRUD. La LDDH parle d’un coup de filet de la gendarmerie contre des civils innocents. L’organisation dénonce un acte arbitraire, illégal, et demande aux autorités de ne pas mêler les civils à ce conflit.
Traitements inhumains
« Ces gens sont souvent torturés. Les forces de l’ordre usent et abusent de leur pouvoir », dénonce Omar Ali Ewado, président de l’ONG. Parmi les civils détenus, on trouverait même l’Okal Général, un chef coutumier influent. « C’est rare et grave d’arrêter un tel notable », précise Omar Ali Ewado.
Quant au FRUD, il dénonce une répression contre « des pères de familles ». Son président, Mohamed Kadamy, explique que quoi qu’il en soit, « les civils vont continuer à rejoindre les rangs du groupe ». En attendant, il demande la nomination d’un pouvoir de transition, car dit-il, « le président Guelleh ne partira jamais par les urnes ».
La présidentielle dans le viseur
La majorité, elle, explique que cette affaire, c’est surtout beaucoup de bruit pour rien. D’après son porte-parole, Daoud Houmed, il s’agissait d’une opération routinière suite à des plaintes de la population contre l’insécurité. « Ces gens seront relâchés très vite », promet-il.
Pour rappel, à Djibouti, les élections présidentielles sont prévues dans le pays en avril 2021. À sept mois de cette échéance, des voix s’élèvent pour faire barrage à une éventuelle candidature du président Ismaël Omar Guelleh. La coalition USN, qui regroupe plusieurs partis, parle d’une « mascarade électorale qui s’annonce. »
Le président de la coalition Adan Mohamed Abdou est certain qu’Ismaël Omar Guelleh sera candidat à sa propre succession. Même s’il ne le dit pas lui-même, « il le fait dire par son entourage, pour faire croire que le peuple le sollicite », indiquait-il.