En visite dans le pays, l’avocate Gambienne appelle les acteurs politiques du pays à garantir un scrutin apaisé.
La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, était en visite en République Centrafrique (RCA). Elle a profité de son séjour pour appeler les acteurs politiques du pays à garantir un scrutin apaisé à quelques mois des élections générales. La Gambienne s’exprimait ainsi au cours d’une conférence de presse à Bangui.
A l’occasion de cette rencontre avec la presse, la procureure a averti que les enquêtes diligentées par la CPI dans le pays iront au-delà des prochaines élections. « Alors que la CPI et les autorités judiciaires centrafricaines cherchent à traduire en justice les auteurs de crimes quel que soit leur bord, nous entendons poursuivre les enquêtes au-delà des élections. Avec le processus judiciaire, les élections sont la pierre angulaire d’une démocratie pacifique et stable », a-t-elle déclaré. Estimant que « les élections se décident avec des bulletins et non pas avec des balles ».
Le climat politique tendu à l’approche des élections générales
Dans le cadre des procédures sur les exactions commises lors de la guerre civile dans le pays entre 2013 et 2014, Patrice-Edouard Ngaïssona, ancien ministre centrafricain des Sports, et Alfred Yekatom, surnommé « Rambo », ancien chef de guerre de la milice Anti-Balaka, ont déjà été arrêtés. Ils sont détenus à la CPI en attente de leur procès qui doit démarrer dans quelques mois.
En RCA, le climat politique s’est spécialement tendu à l’approche des élections générales. Laissant craindre une nouvelle crise post-électorale. Plusieurs sujets sur l’organisation de ces élections sont au centre des débats entre le pouvoir en place, l’opposition et la société civile.
A cela s’ajoute le retard accusé par l’Autorité nationale des élections (ANE) pour l’enrôlement des électeurs soulève des inquiétudes. Tout comme il nourrit la suspicion de l’opposition qui accuse le parti au pouvoir de vouloir favoriser la fraude.
L’actuel président, Faustin-Archange Touadéra, élu le 14 février 2016 termine son mandat le 30 mars 2021. Candidat à sa propre succession, il aura pour principal rival, l’ancien président François Bozizé.