La justice va se prononcer ce vendredi sur une demande de mise en liberté sous cauttion de l’auteur du film « Hôtel Rwanda » détenu depuis fin août à Kigali. Mais les avocats du client refusent cette fois de le défendre.
Les enfants de Paul Rusesabagina héros du film Hôtel Rwanda, sollicitent un soutien international pour leur père détenu à Kigali. De Washington à Bruxelles, ses enfants de Paul Rusesabagina, ils se mobilisent. Ces appels interviennent alors que la justice doit se prononcer sur la mise en liberté sous caution demandée par ses avocats, qui malheureusement refusent de continuer à assurer la défense du client.
Appel à la Belgique
« Notre père est un citoyen belge, rappelle Carine Kanimba, la fille de Paul Rusesabagina. Les autorités lui ont accordé le statut de réfugié politique et en faisant cela, ont accepté de le protéger contre les persécutions dont il était la cible au Rwanda. En 1999, il a obtenu la nationalité, à une époque où le Rwanda ne tolérait pas la double nationalité. Il est donc devenu citoyen belge et uniquement belge ».
Elle précise « Nous demandons aux autorités belges de protéger leur ressortissant, et de le ramener chez lui à la maison le plus rapidement possible, poursuit-elle. Il faut que le ministre belge des Affaires étrangères et celui de la Justice nous expliquent comment il est possible qu’un citoyen belge soit kidnappé et détenu illégalement par le Rwanda et qu’ils ne disent rien. Nous travaillons étroitement avec l’ambassade à Kigali mais on a besoin qu’ils soit plus actifs, vraiment. On ne sait même pas dans quelles conditions notre père est détenu. L’ambassade de Belgique doit faire plus pour nous ».
Jeudi 1er octobre, le MRCD [Mouvement rwandais pour le changement démocratique], le parti de Paul Rusesabagina, a également appelé à ce qu’il soit jugé en Belgique ou aux États-Unis mais pas au Rwanda, et dénoncé le refus fait à ses avocats d’entrer sur le territoire rwandais.
Paul Rusesabagina accusé d’actes terroristes
Paul Rusesabagina, connu pour avoir sauvé pendant le génocide plus de 1 200 personnes, aujourd’hui opposant, est détenu depuis fin août à Kigali. Il a été inculpé mi-septembre pour « terrorisme, meurtre et financement de rébellion ».
Ce vendredi 2 octobre, la justice rwandaise doit se prononcer sur une demande en appel de remise en liberté sous caution. Ses enfants dénoncent le refus fait aux avocats qu’ils avaient choisis pour lui, de le défendre. Ils demandent à la Belgique qui lui a octroyé la nationalité depuis plus de 20 ans d’intervenir pour qu’il quitte le Rwanda.