Le président guinéen, dans un entretien sur France 24 et RFI, affirme qu’il ne cherche pas à s’éterniser au pouvoir.
Dans une interview exclusive sur RFI et France 24, Alpha Condé affirme qu’il ne cherche pas à s’éterniser au pouvoir. Pourtant, après le changement de Constitution, le chef de l’État guinéen sollicite un troisième mandat à la présidentielle du 18 octobre prochain. Mais il affirme : « C’est extraordinaire que je sois considéré comme un dictateur antidémocrate. Je suis un démocrate. »
Le chef de l’Etat guinéen affirme que son passé plaide à sa faveur. Interrogé sur l’ambition d’une présidence à vie que lui prêtent ses adversaires politiques, il réplique en disant se battre pour la démocratie. « J’ai fait de la prison sous Sékou Touré. J’ai gagné les élections de 1993. Si j’avais voulu être président à vie, j’aurais pris le pouvoir [avec le soutien des militaires] dès 1993 », affirme-t-il.
Il ne faut pas crier victoire trop vite
S’il est réélu le 18 octobre pour un troisième mandat, est-ce que ce sera son dernier mandat ? Le président sortant, âgé de 82 ans, évite la question et pense plutôt qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant… [de l’avoir tué]. Autrement dit, il ne faut pas crier victoire trop vite.
A la question : « Reconnaitrez-vous le cas échéant votre défaite ? », il répond : « Je suis un démocrate. » Sans jamais citer le nom de son principal adversaire, Cellou Dalein Diallo, il l’attaque sans ménagement en l’accusant d’avoir été un « fossoyeur » de l’économie guinéenne à l’époque où il était le Premier ministre du président Lansana Conté.
Ses adversaires politiques
Répondant à ceux qui lui reprochent d’instrumentaliser la question ethnique, Alpha Condé réplique avec fermeté que c’est faux. Il dit être panafricain et qu’encore une fois, son passé plaide pour lui. Il affirme que, quand il s’opposait à Sékou Touré, beaucoup de Malinkés lui reprochaient sa proximité avec les Peuls.
Pour finir, 11 ans après le massacre dans le stade du 28 septembre à Conakry, le dirigeant pense que le procès des assassins présumés aura lieu. Le temps, souligne-t-il, que le tribunal ad hoc soit construit… avec l’aide des donateurs.