Le chef de l’Etat burundais Evariste Ndayishimiye accuse Kigali d’être à l’origine de la crise que traverse son pays depuis avril 2015. Par le passé, Kigali avait déjà rejeté de telles accusations.
Le président burundais Evariste Ndayishimiye refuse de fumer le calumet de la paix avec son homologue rwandais Paul Kagamé. Au mois d’août, il avait opposé une fin de non-recevoir à la main tendue de Paul Kagame, qui proposait de tourner la page après cinq années de brouille. Ceci malgré une série de concertations entre militaires des deux pays et le retour de plus d’un millier de réfugiés burundais.
Enième attaque des combattants burundais
Fin septembre, l’armée rwandaise capture dix-neuf combattants identifiés des rebelles du groupe burundais RED Tabara. Le ministère de l’Intérieur burundais, lui, parle de bandits armés venus du Rwanda qui auraient attaqué des villageois côté burundais avant de repasser la frontière, et demande à Kigali de lui remettre ces criminels directement afin qu’ils puissent faire face à la justice. Mais, lundi, l’armée rwandaise a préféré présenter les combattants au mécanisme conjoint de vérification, un organe régional sous l’égide de la conférence internationale sur la région des Grands Lacs afin qu’il enquête sur l’incident.
« Kigali tente maladroitement de légitimer une bande armée se trouvant sur son territoire », réagit sur Twitter un conseiller de la présidence burundaise, parlant d’un « énième acte de déstabilisation ». Depuis 2015, les deux voisins s’accusant mutuellement de soutenir des groupes hostiles à leur gouvernement.
Le conflit affecte les agriculteurs
Les mauvaises relations entre les deux pays jadis frères, qui ont entraîné la fermeture des frontières, obligent les agriculteurs désormais à se cantonner au marché local. C’est le cas de Jean-Bosco Nshimimana, un agriculteur qui exploite une propriété de plus de 8 ha. Après avoir rencontré du succès dans la production des pommes de terre, il s’est lancé dans d’autres cultures vivrières comme le maïs, le riz, et différents types de légumes.
La fin du conflit entre le Burundi et le Rwanda lui permettrait de faire fructifier son activité agricole et de créer des emplois. Avant le début de ce conflit entre Kigali et Bujumbura, des échanges des produits vivriers ou d’exportation tels que le haricot, le sorgho, le café, entre les Rwandais et les Burundais étaient intenses et fructueux.