La Céni a reçu plus d’un demi-milliard de dollars pour organiser trois scrutins. Près de la moitié de cette enveloppe aurait servi à l’acquisition de matériels.
Le rapport général de la commission électorale sur les derniers cycles électoraux doit être passé au scanner lors de cette session parlementaire. La gestion du processus électoral par la Céni avait été très critiquée, à l’instar des fonds alloués pour l’organiser.
Entre mai 2018 et avril 2019, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a reçu plus d’un demi-milliard de dollars pour organiser trois scrutins : présidentiel, législatif et provincial. Près de la moitié de cette enveloppe aurait servi à l’acquisition de matériels, dont les machines de vote tant décriées. Soit plus de 100 000 dollars dépensés d’après le rapport de la Céni.
Environ 1600 dollars par machine et ses bulletins
Le coût unitaire serait d’environ 1600 dollars par machine et ses bulletins. Aujourd’hui, on ne sait pas combien de machines pourront être réutilisées pour les prochains scrutins. Le document nous apprend aussi que l’organisation d’élections en décalé à Beni, Butembo et Yumbi avait été facturé plus de 35 millions de dollars supplémentaires à l’État.
L’autre dépense qui surcharge le budget de plus de 27 millions, c’est l’incendie d’un entrepôt de la Céni à Kinshasa. La Commission électorale déclare avoir déjà reçu 65 millions de dollars pour les élections urbaines, municipales et locales qui n’ont toujours pas eu lieu. Une partie de cet argent, trois millions, aurait été réaffectée aux préparatifs d’une nouvelle révision du fichier électoral.
Les recommandations de la Céni
La Commission électorale s’alarme de l’organisation de ces élections. Et pour cause, elles devraient permettre la désignation de près de 12 000 élus locaux et recommande la réduction du nombre de conseils municipaux, urbains et ruraux. Parmi les autres recommandations, la constitution d’un état civil et la réduction du nombre de scrutins et de partis politiques.
En République démocratique du Congo (RDC), la prochaine élection présidentielle n’aura lieu que dans trois ans. C’est-à-dire en 2023. Mais les tractations sont déjà en cours pour un scrutin transparent. Les auteurs de « L’Appel du 11 juillet » suggèrent l’organisation d’un recensement administratif permettant de « minimiser le coût des opérations électorales ». Le groupe plaide aussi pour la création, par une Loi des finances, d’un compte d’affectation spéciale « financement des élections ».