Cette décision est motivée par la situation des libertés publiques et politiques dans ce pays.
Quand il s’agit des pays africains, la France ne badine pas avec la démocratie. Le pays que dirige Emmanuel Macron vient de suspendre le Bénin de la liste des «pays d’origine sûrs». Ce pays d’Afrique de l’Ouest faisait partie depuis 2015, d’une liste de seize pays considérés comme « sûrs ». Tout comme le Ghana, de Maurice, du Sénégal et du Cap Vert.
La situation du Benin est aujourd’hui est remise en cause. Cette décision a été prise fin septembre par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et a été publiée mardi.
Les autorités accusées de réduire l’espace politique
Cette décision de l’Ofpra, qui statue sur les demandes d’asile en France, est motivée par « la situation des libertés publiques et politiques dans ce pays ». L’organisme juge que le Bénin ne respecte plus la définition de ces « pays d’origine sûrs ».
L’Ofpra souhaite d’ici un an, voir une amélioration de la situation des libertés publiques. Reste à espérer que les choses vont aller dans le bon sens. Car les autorités sont accusées de réduire l’espace politique, depuis les législatives d’avril 2019 suivies de fortes contestations à quelques mois de la présidentielle de 2021.
Selon Gérald Sadick, cette procédure de l’Ofpra aurait dû même arriver plus tôt : « Le conseil d’administration a un peu tergiversé. Dès l’an dernier, les documents internes, qui ont été soumis à l’Ofpra et à l’administration, montraient cet état de fait : le Bénin devait être retiré de la liste. Là, il n’est que suspendu provisoirement. En fait, ça fait plusieurs années que le Bénin devrait être radié de cette liste. »
« Le résultat d’une auto-flagellation »
Cette décision est-elle « le résultat d’une auto-flagellation de nos compatriotes qui ne cessent de clamer partout que les libertés sont en recul au Bénin ? », s’est demandé le porte-parole du gouvernement béninois. « Le Bénin reste un pays sûr », a affirmé ce mercredi Alain Orounla.
Cette décision a été publiée alors même que la Commission béninoise des droits de l’homme et des peuples remettait au président Patrice Talon son rapport annuel. Un rapport contenant des recommandations pour améliorer la situation dans le pays.