Ce lundi 12 octobre marque le retour des classes dans le pays avec son lot de problèmes.
En République démocratique du Congo (RDC), ce lundi 12 octobre est jour de rentrée scolaire 2020-2021. Une rentrée des classes entachée de plusieurs problèmes. Le premier est ce qu’on appelle les « nouvelles unités ».
Voici plusieurs années que des milliers d’enseignants exercent dans des écoles publiques sans matricules. Encore moins payés. Dans le but d’obtenir un financement de la Banque mondiale, évalué à 200 millions de dollars, le gouvernement doit commencer à les rétribuer : pour la première fois, 58.000 enseignants devraient toucher un salaire à la fin de ce mois d’octobre.
Des faux enseignants
Mais pour le Syndicat des enseignants du Congo, tout comme pour le Syndicat national des enseignants catholiques, c’est une mauvaise nouvelle. Ils estiment qu’il y a sur cette liste de faux enseignants. En août dernier, les deux syndicats avaient rencontré le chef de l’État pour le dénoncer, croyant obtenir son accord pour participer à un nouvel audit. Peine perdue.
« Pourquoi ne veulent-ils pas qu’on procède à un contrôle suivant les principes que nous avions arrêtés avec le chef de l’Etat ? », interroge Cécile Tshiyombo. C’est est la secrétaire générale du Syeco (Syndicat des enseignants du Congo).
Menace de grève
Dans la ville de Lubumbashi, certains syndicats menacent de grever si l’Etat congolais ne répondrait pas à leurs revendications. « Il y a des enseignants non mécanisés qui attendent toujours leurs salaires. Les promesses sont faites comme quoi ils pourront être payés incessamment, on ne sait pas quand. Pour les autres, on a été payés avec le premier palier, mais on attend les autres paliers. », explique Sabine Katele, enseignante depuis une dizaine d’années.
Avec une augmentation de salaire de 120 dollars l’année scolaire dernière, les enseignants ont rêvé de voir s’améliorer leurs conditions de vie. Malheureusement la dépréciation du franc congolais a brisé ce rêve. « Au début quand on a reçu le premier palier, chaque enseignant pouvait toucher entre 220 et 230 dollars. Mais au taux d’aujourd’hui, ce n’est plus 230 dollars mais pratiquement 175 dollars soit la moitié. », confie Sabine Katele.
Outre le problème de rémunération, il y a cette décision de l’archevêque de Kinshasa. Laquelle exclut des écoles catholiques tous les enseignants qui n’appartiennent pas à cette religion. « C’est pour préserver les valeurs et l’image de marque des écoles catholiques où la catéchèse figure au programme ». Affirme le cardinal Fridolin Ambongo.