Dans un rapport, Greenpeace exprime ses doutes sur la transparence et la légalité du processus d’attribution des licences dans le pays.
La polémique sur l’octroi de licences de pêche industrielle continue d’être au cœur des débats au Sénégal. Tout débute en mai dernier. Dans une correspondance adressée au président Macky Sall, les organisations de pêcheurs sénégalais désapprouvent la demande de licence par 52 bateaux étrangers industriels, en grande partie chinois. Des licences refusées, avait garanti le ministère de la Pêche.
Or, d’après un rapport que vient de publier Greenpeace, quatre licences ont bien été attribuées le 17 avril. Parmi les bénéficiaires, un navire chinois qui fait partie de cette même liste de 52 bateaux. C’est alors que Greenpeace exprime ses doutes sur la transparence et la légalité du processus d’attribution des licences. D’autant que ces licences « permettent aux navires étrangers de piller les ressources halieutiques sénégalaises au détriment des pêcheurs artisanaux dont les licences sont gelées depuis 2012. »
Quatre navires épinglés par l’ONG
Pour le pêcheur Mor Mbengue, des bateaux industriels étrangers continuent de pêcher dans les fonds marins sénégalais sans une licence valide. Et Aliou Ba, conseiller politique de Greenpeace Africa d’ajouter : « les quatre navires épinglés par l’ONG ne sont pas tous passés devant la Commission consultative d’attribution des licences de pêche (CCAL), une étape pourtant obligatoire. »
Le militant dénonce également les navires étrangers qui utilisent des « sociétés-écrans sénégalaises » à faible capital pour enregistrer leurs navires sous pavillon local. « Ce processus est anormal, manque de transparence. Donc cette pêche est illégale », commente au Monde Afrique M. Ba.
L’ONG affirme également que ces mêmes bateaux ont caché leurs véritables coordonnées GPS pour pêcher clandestinement dans les eaux sénégalaises. C’est pourquoi Greenpeace a demandé au ministère la liste officielle de tous les navires industriels autorisés à pêcher au large du Sénégal. Une demande restée lettre morte jusqu’aujourd’hui, apprend-on. Approchées par RFI, les autorités n’ont pas encore répondu aux sollicitations.