C’est le principal message passé par le candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), en campagne électorale le week-end dernier à Nzérékoré.
« Je vais autoriser le retour de Moussa Dadis Camara dès mon arrivée au pouvoir. Et je vais engager une politique de réconciliation qui passera nécessairement par la vérité, la justice et le pardon », a-t-il annoncé à Nzérékoré, fief de l’ancien chef de la junte qui s’était emparée du pouvoir à la mort de Lansena Conté, en décembre 2008.
La déclaration de Cellou Dalein Diallo quia avait déjà lié une alliance « contre-nature » avec Dadis Camara en 2015, surprend dans la mesure où ce dernier a lui-même été victime des violences qui se sont abattues sur les victimes du massacre du 28 septembre. Ce jour, le candidat de l’UFDG avait organisé une manifestation publique qui avait été réprimée dans le sang. Au moins 157 personnes avaient perdu la vie et des dizaines de femmes violées par les forces de sécurité.
L’électorat de Moussa Camara convoité
Cellou Diallo a volontiers choisi mercredi 7 octobre de battre compagne dans le village Moussa Dadis Camara, exilé à Ouagadougou depuis dix ans. C’est sur son électorat que se focalise l’attention des principaux candidats.
Lors de sa tournée en Guinée forestière, le challenger d’Alpha Condé s’est entouré de plusieurs anciens de la région réunis au sein de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD). Parmi eux, Edouard Zotomou Kpogomou, dont la candidature a été recalée par la Cour constitutionnelle et qui a décidé de rallier le candidat UFDG.
Alpha Condé, lui aussi à la conquête des électeurs de Nzérékoré
Dimanche 11 octobre, le président sortant candidat à un troisième mandat était à Nzérékoré, première étape d’une série de meetings dans le Sud-Est du pays. Très offensif à l’endroit de son concurrent, qu’il n’a pas nommé, il accuse l’ancien premier ministre de Lansana Conté d’avoir « mis le pays à terre ». Alpha Condé s’est par la suite fendu d’éloges assurant qu’il avait trouvé le pays sans « Etat », sans administration et pas de forces de sécurité.