Selon une étude du Stanford Internet Observatory, ces pages Facebook liées au parti au pouvoir ne favoriseraient pas des élections équitables.
Le Stanford Internet Observatory, un institut de recherche américain sur la désinformation et les abus sur internet, a enquêté sur une centaine de pages Facebook liées au Rassemblement du peuple de Guinée (RPG). C’est le parti président de la République Alpha Condé.
Selon l’étude du Stanford Internet Observatory, les pages Facebook liées au parti au pouvoir ou à ses soutiens ne favoriseraient « pas une vie politique transparente ou des élections équitables ». Tout comme la multiplication des comptes, les techniques d’automatisation et l’utilisation de la publicité engendrerait l’illusion de « soutiens massifs et spontanés » au président-candidat.
Une centaine de pages Facebook à la gloire de Condé
Sur la centaine de pages Facebook étudiées par l’institut de recherche américain se trouvent les « volcom ». C’est-à-dire les « volontaires communicants » du parti au pouvoir. Autrement dit, « de simples influenceurs sans contrat ni salaire », indique Souleymane Keïta, député du Rassemblement du peuple de Guinée.
Toutefois, selon plusieurs RFI, ceux-ci reçoivent des appuis ponctuels de la part de hauts cadres ou personnalités. Certains parmi eux ont même manifesté en début d’année pour obtenir des téléphones. Mais également des primes ou leur embauche dans la fonction publique. Sans obtenir gain de cause, disent-ils.
Objectif : contrecarrer l’opposition
Leur objectif est tout simple : contrecarrer l’opposition qui, d’après eux, dégrade l’image du pays sur les réseaux sociaux. Il s’agit de « défendre le patrie », explique l’un de leurs leaders, Charles Kolie. Il s’agit par exemple à montrer des hôtels de luxe plutôt que des bidonvilles.
L’association des bloggeurs de Guinée s’inquiète d’un niveau « industriel de la propagande ». Des techniques identiques pourraient être utilisées à moindre échelle par l’opposition, avec notamment la diffusion de fausses nouvelles. Il y a deux ans, six militants de la majorité comme de l’opposition ont été emprisonnés pour « incitation à la haine ethnique ».