L’ivoirité est redevenue un argument politique près de 20 ans après avoir été l’une des causes de la crise politico-militaire.
Depuis ce matin, les différents candidats pour l’élection présidentielle du 31 octobre peuvent présenter leurs projets aux populations. Quatre candidats ont été retenus par le Conseil constitutionnel : le président sortant, Alassane Ouattara, candidat du RHDP, Henri Konan Bédié, porte-étendard du PDCI-RDA, Pascal Affi N’Guessan, président du FPI et Kouadio Konan Bertin candidat indépendant.
« En devenant candidats à l’élection du Président de la République du 31 octobre 2020, nul doute, vous avez décidé d’apporter, aux soupirs du peuple, le remède qui guérit. Usez de tous les moyens, sauf ceux qui contrarient la réglementation en vigueur, pour séduire les électeurs. » C’est ce message que le président de la Commission électorale indépendante, Ibrahime Kulblert Coulibaly a adressé aux candidats.
Les vieux démons identitaires
Dans cette campagne, l’ivoirité est redevenue un argument politique près de vingt ans après avoir été l’une des causes de la crise politico-militaire. Chaque camp accusant l’autre d’en faire son fonds de commerce de manière insidieuse. Comme quoi les vieux démons identitaires sont entrain de se réveiller. Ce qui est dangereux à l’approche de l’élection présidentielle, relève Jeune Afrique.
« Ce concept prétendument culturel, qui érige la préférence nationale en dogme, avait été relancé par Bédié dans les années 1990 après la mort de Houphouët-Boigny », rappelle Jeune Afrique. « Censé distinguer les « vrais » Ivoiriens des « faux », il avait surtout pour objectif d’éliminer Alassane Ouattara de la course à la magistrature suprême et avait débouché sur une vaste politique d’exclusion des citoyens en fonction de leurs origines. »
La campagne étant désormais lancée, on peut s’interroger sur le nombre d’Ivoiriens qui se donneront la peine d’aller retirer leurs cartes d’électeurs. En tous cas, conclut le journal Le Pays au Burkina, tout le mal qu’on puisse souhaiter à la Côte d’Ivoire, c’est l’union sacrée de ses filles et fils pour négocier, en toute tranquillité, le virage dangereux qu’elle s’apprête à amorcer.