La candidature d’Alpha Condé, candidat à un troisième mandat à la présidentielle a suscité de vives contestations. Le pays n’échappe pas à des manifestations post-électorales
C’est ce vendredi que la Commission électorale entame la distribution des cartes aux 5,4 millions d’électeurs attendus aux urnes le 18 octobre 2020. Pour obtenir la pièce, chaque électeur est tenu de se rendre dans les commissions administratives de distribution des cartes ».
Ce sont des structures qui ont été implantées dans les communes ». 48 heures avant le scrutin présidentiel, la population reste dubitative. Beaucoup de Guinéens craignent des violences pendant et après l’élection, à cause du troisième mandat controversé d’Alpha Condé.
Doute et risque planent
Le premier tour de la présidentielle se tient dans un climat de tensions d’inquiétudes alimenté par la contestation des derniers mois contre la candidature d’Alpha Condé élu en 2010 et réélu en 2015, par une campagne fiévreuse et vindicative.
Un Guinéen sur trois se souvient que l’élection présidentiel du 18 octobre va se dérouler dans un contexte particulier « la candidature d’Alpha Condé a suscité depuis des mois une contestation à plusieurs reprises durement réprimé. Le Front pour la défense de la Constitution par exemple lançait des appels à manifestation. Si jamais il est réélu qu’est-ce-qui laisse croire que le peuple ne va pas se soulever ?» s’inquiète un citoyen guinéen.
Les jours précédant le vote ont été émaillés d’attaques personnelles, d’incidents et d’obstructions, et de heurts qui ont plusieurs blessés entre militants des deux principaux concurrents Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo. Autant d’éléments pour beaucoup de Guinéens de s’inquiéter du vote de dimanche et plus encore ses lendemains. Si les résultats sont serrés ou si l’opération donne lieu à des soupçons de fraude, grande préoccupation de l’opposition.
Douze candidats en lice
Les électeurs sont invités à choisir entre 12 candidats. Mais la compétition porte sur deux figures majeures s’opposent à cette élection, dont le président Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo qu’il avait battu au second tour, il y a dix ans, au premier cinq ans plus tard.
Les campagnes ont souvent été menées dans les fiefs électoraux en terrain conquis. A Kankan, la ville réputée acquise au RPG arc-en-ciel, le parti présidentiel et Labé, dont le cœur pencherait vers son opposant. Un analyste du cabinet Fofana rasure que la balance pourrait pencher dans d’autres communes.