Les bureaux locaux du parti au pouvoir en Côte d’Ivoire ont été mis à sac et la maison d’un opposant au président Alassane Ouattara a été incendiée, alors que les partisans rivaux s’affrontaient dans une ville de l’est du pays à l’approche de l’élection présidentielle, ont déclaré les habitants samedi.
Les affrontements à Bongouanou ont eu lieu après que le candidat de l’opposition, l’ancien premier ministre Pascal Affi N’Guessan, et l’autre principal challenger d’Alassane Ouattara, l’ancien président Henri Konan Bedie, aient appelé jeudi leurs partisans à boycotter le vote du 31 octobre et à l’empêcher d’avoir lieu.
Plus d’une douzaine de personnes ont été tuées depuis le mois d’août lors des manifestations contre la candidature de M. Ouattara à un troisième mandat, qui, selon ses opposants, viole la constitution.
« Lorsque l’Affi a appelé à la perturbation de la campagne et de l’élection par tous les moyens, des jeunes se sont rendus au bureau du RHDP (le parti au pouvoir) et y ont tout cassé », a déclaré à Reuters Ferdinand Kouamé, un enseignant de Bongouanou.
« Il y a eu une lutte entre les jeunes du RHDP et l’opposition », a déclaré Kouamé. « Ils ont repris ce matin et la maison d’Affi a été brûlée. » Des restaurants et d’autres maisons ont également été attaqués, a déclaré un autre résident.
Jean Bonin, conseiller à Affi, a déclaré qu’il attendait les résultats d’une enquête policière sur l’incendie.
Un porte-parole de la police a déclaré que plusieurs personnes avaient été blessées lors des affrontements mais qu’il n’y avait pas eu de décès.
L’Affi représente le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, dont le refus de concéder la défaite à Ouattara après les élections de 2010 a déclenché une brève guerre civile dans le premier producteur mondial de cacao qui a fait 3 000 morts.
Affi et Bedie, qui a été président de 1993 à 1999, accusent le parti au pouvoir de manipuler le processus électoral pour assurer la victoire de Ouattara.
M. Ouattara le nie et affirme qu’il a le droit de se représenter aux élections en vertu d’une nouvelle constitution approuvée en 2016.
Avec Reuters