Les fraudeurs présumés ont été découverts grâce à un contrôle physique des bénéficiaires enregistrés.
Depuis plusieurs semaines, l’inspection générale de la santé (IGS) a détecté 486 personnes qui toucheraient illégalement la prime de risque des médecins. Les fraudeurs présumés ont été découverts grâce à un contrôle physique des bénéficiaires enregistrés.
Alerté, le ministère de la Santé a instruit l’inspection générale du même secteur de mener des enquêtes poussées. « Nous les avons déjà identifiés. Ils sont soit membres de famille des médecins, soit des amis ou des parents », a expliqué le ministre Eteni Longondo à RFI.
Trois millions de dollars perdus pour payer ces fictifs
Chaque année, apprend-on, l’État congolais perd trois millions de dollars pour payer ces fictifs. « C’est un réseau mafieux que nous cherchons à démanteler, nous continuons les enquêtes. Le changement est difficile mais nous allons l’imposer dans ce pays. Nous sommes en train de prendre des dispositions pour que ces cas soient rayés de la liste et traduits devant la justice. », ajoute le membre du gouvernement.
Le ministre accuse le syndicat national des médecins (Synamed). Certains de leurs membres favoriseraient ces détournements. Mais le Docteur Nsenga Lwamba, secrétaire général adjoint du Synamed, relative. Sur cette liste-là, « il y a des médecins qui sont notoirement connus comme le docteur Jean-Jacques Muyembe Tamfum. Est-il aussi fictif ? », se questionne-t-il.
Le syndicat des médecins s’explique
Selon lui, c’est tout simplement parce qu’ils avaient manqué à un contrôle de l’inspection générale de la santé. « Cependant je peux signaler qu’il y a aussi quelques médecins fictifs, on ne peut pas tout généraliser. Le Syndicat n’a aucune responsabilité dans ce phénomène, les médecins sont alignés par le secrétariat général de la Santé, pas par nous. Concernant justement les fictifs, il faut aller plus loin. On ne sait pas si les 80 000 ou 90 000 infirmiers déclarés le sont réellement. »
Un cas a spécialement a ébranlé le syndicat. L’un de ses membres a été interpellé, accusé d’avoir introduit le nom de son épouse sur la liste des bénéficiaires. Celle-ci touche la prime depuis trois ans. Le coupable est passé aux aveux devant les inspecteurs.