Vendredi, les avocats grévistes ont aussi dénoncé des rapports de plus en plus tendus entre les citoyens et la police.
Mouvement d’humeur en Tunisie. Vendredi 16 octobre à Tunis, plusieurs centaines d’avocats se sont retrouvés devant le palais de justice. Ils se sont mis en grève générale pour protester contre les pressions exercées par les syndicats de police sur l’appareil judiciaire, rapporte RFI.
En août dernier, l’agression d’une collègue par un policier dans un commissariat a provoqué une rupture entre les deux professions. Surtout que l’instruction est jusqu’à présent entachée de vices de procédures, d’après des avocats.
Un système judiciaire qui va mal
Ce vendredi, les avocats grévistes ont aussi dénoncé des rapports de plus en plus tendus entre les citoyens et la police. Des rapports exécrables qui se ressentent dans le travail judiciaire soumis à des pressions de la part du corps sécuritaire.
Selon notre source, la plupart des avocats disent ne pas avoir de problèmes direct avec les policiers sur le terrain. Mais plutôt avec leurs syndicats dont la représentation et l’organisation reste imprécise.
De ce fait, c’est tout un système judiciaire qui va mal. Les avocats demandent une police républicaine et une indépendance de la justice pour préserver l’État de droit. Cette manifestation intervient après qu’un projet de loi de protection des forces armées ait été soumis au Parlement. Excitant des manifestations aussi de la société civile qui dénonce l’impunité des policiers face aux abus.
Des femmes cibles de la police
Les violences policières sont banales à Tunis. Entre le 4 et le 5 août dernier, au moins trois femmes ont été agressées violemment par la police ou avec la complicité de celle-ci. Parmi elles, une avocate et une militante LGBT, connues des cercles militants contre les violences faites aux femmes.
Certaines de ces agressions ont été filmées comme celle du 5 août filmée à l’Aouina. Un policier en civil a tenté de faire monter de force une automobiliste dans une voiture banalisée en pleine rue. Des passants sont intervenus et lui ont arraché la femme des bras.