Le « Commandant Kissamba » comme on l’appelait s’est éteint samedi 17 octobre à Yaoundé à l’âge de 84 ans.
Son dernier acte fort remonte à 2017. Woungly Massaga, révolutionnaire, figure de la lutte armée pour l’indépendance démissionne du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto. Cette démission se justifiait par quatre éléments.
D’abord, le président du MRC n’a pas accueilli le « Commandant Kissamba » à la cérémonie de réception de celui-ci au MRC. Ensuite, après une longue attente du trésorier, c’est avec une enveloppe de deux cent mille FCFA qu’il a reçu alors qu’on présume qu’il a encaissé des millions.
Puis l’annulation par le parti de la quête initiée en France. Enfin l’annulation de son voyage à Paris alors qu’il devait participer au Forum international de la diaspora.
Parcours d’un combattant
Woungly Massaga, panafricaniste s’est éteint samedi 17 octobre à Yaoundé, à l’âge de 84 ans. Surnommé « Commandant Kissamba », Woungly Massaga fut à la fin des années 1960 l’un des leaders de ce mouvement indépendantiste alors en conflit avec le pouvoir camerounais d’Ahamadou Ahidjo et la France. Il est mort à Yaoundé le samedi 17 octobre à l’âge de 84 ans.
Au début des années 1970, il relance l’UPC, parti fondé pour obtenir l’indépendance du Cameroun, après l’assassinat de nombre de ses dirigeants, avant d’en devenir le secrétaire général dans les années 1980. Woungly Massaga avait également conseillé plusieurs présidents comme le Ghanéen Kwame Nkrumah et l’Angolais Agostinho Neto.
D’abord scolarisé dans un collège de Die (Sud-Est), il obtient son baccalauréat au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand (Centre), puis, en 1960, un doctorat en mathématiques à la Sorbonne. Mais son cœur bat pour la politique.
Le voilà président de l’Union nationale des étudiants du Kamerun, une officine de jeunes UPCistes en France. Le trublion est vite expulsé du pays après avoir participé à une manifestation pour protester contre l’assassinat de Patrice Lumumba.
En 1962, il s’installe à Accra, où il prend en main le secrétariat administratif de l’UPC, tout en conseillant à mi-temps le président Kwame Nkrumah. En 1965, Ahmadou Ahidjo envoie Semengué pour tenter de le convaincre de rentrer. Peine perdue. Massaga réapparaît ensuite aux côtés d’Agostinho Neto en Angola, d’Alphonse Massamba-Débat au Congo, et même à Cuba…
À la fin des années 1960, celui qu’on surnomme « Commandant Kissamba » est bombardé chef du deuxième front de l’Armée de libération nationale du Kamerun, la branche armée de l’UPC.
Dernier panafricaniste de sa génération
Anicet Ekane, président du Manidem lui voue un respect sans précédent. Interviewé par RFI, l’homme politique indique qu’il « parait comme le dernier dirigeant historique de l’UPC.
En réalité après l’assassinat de Ernest Ouandié en 1971, c’est Massaga qui reprend le flambeau et fait un travail remarquable de remise en activité de l’UPC en formant une nouvelle génération de cadres qui a permis en 1990 d’avoir une base de militants bien formés et encadrés. En clair, l’UPC moderne, c’est l’UPC formée par Woungly Massaga.