Depuis quinze jours, des hommes armés se présentant eux-mêmes comme des jihadistes ont pris d’assaut ce village de la région de Ségou, empêchant aux villageois de vaquer à leurs activités.
Pas d’entrées, ni de sorties dans le village Farabougou, au Centre du Mali. Depuis quinze jours, des groupes rebelles se présentant comme des jihadistes ont quadrillé le village. L’attaque de Farabougou, village de la région de Ségou, qui aurait coûté la vie à au moins six villageois et fait neuf disparus, puis le blocus du village, sont donc présentés comme des représailles.
Des accusations de collusion avec les groupes terroristes d’un côté, avec l’armée malienne et les chasseurs traditionnels dozos de l’autre, des tensions intercommunautaires qui se superposent : le scénario est tristement classique.
Manque d’approvisionnement en vivres
Le manque de nourriture commence à se faire sentir dans le village. L’armée malienne, présente dans la zone a pu livrer par avion un premier stock d’aide alimentaire aux habitants de Farabougou. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu OCHA craint une crise humanitaire.
Des officiels tentent de trouver des solutions
Le gouverneur de la région de Ségou, Alassane Traoré aurait convoqué une réunion lundi 12 octobre pour tenter de comprendre la situation. Pour mettre un terme à la situation, les médiateurs locaux ont dépêché deux émissaires, et des excuses ont été présentées aux familles des victimes peules. C’est à présent leur réponse qui est attendue.
« Des imams, des griots, des hommes de caste sont mobilisés », précise un médiateur, qui veut croire au succès de cette tentative.
Objectif : lever le blocus de Farabougou et éviter de nouveaux affrontements entre, d’un côté, les chasseurs traditionnels dozos qui protègent le village et, de l’autre, les assaillants jihadistes. Il faut rappeler que le Centre du Mali est le théâtre des violences depuis 5 ans à cause d’un groupe jihadiste mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté au sein de sa communauté.