La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a rejeté en fin de semaine dernière, une demande d’autorisation du ministère camerounais des Postes et des Télécommunications (Minpostel), pour exploiter un système de règlement et de compensation dans le cadre des paiements effectués en monnaie électronique.
La raison officielle du rejet, selon la lettre du gouverneur Abbas Mahamat Tolli tient au fait que le dossier du gouvernement camerounais a été rédigé en anglais, et non en français qui est la langue de travail au sein de l’institution d’émission monétaire.
Retombées pour le Minpostel
Au cœur des enjeux, l’idée selon laquelle l’entreprise postale à capitaux publics, la Campost, pourrait connaître une renaissance grâce aux retombées des flux de transactions via le mobile et autres modes individuels de paiement électronique. Les plus récentes données officielles sur le Mobile Money en zone CEMAC datent de la période allant de janvier à septembre 2017.
Il en ressort qu’au Cameroun uniquement, la valeur des paiements effectués via ce système était de 2224,7 milliards FCFA. Les experts estiment qu’actuellement, ce volume a été multiplié par au moins 4, or 30% à 40% des transactions se déroulent entre opérateurs ; ce qui ouvrirait la voie à d’importantes retombées financières.
Dans sa démarche, le Minpostel défend techniquement de ce que ces systèmes de paiements utilisent la technologie des réseaux de télécommunications pour mener les opérations.
Recadrage de la BEAC
A la BEAC, on défend l’idée selon laquelle c’est avant tout des services financiers et que la technologie n’est qu’un accessoire. C’est dans ce sens que la réglementation a évolué pour consacrer la création des entités spécialisées dans les paiements électroniques.
Un autre champ de discussions du Minpostel camerounais est celui de la sécurité. La plateforme nationale permettrait de mener une meilleure veille sur les risques de financement de terrorisme et autres activités d’atteinte à la sûreté et la sécurité de l’Etat. Cependant, la BEAC a son propre système de compensation qui jusqu’ici, a été efficace (Systac), et une institution de gestion de la monétique (GIMAC).