Au Burundi, la Cour suprême a condamné l’ancien président Pierre Buyoya pour l’assassinat du président Melchior Ndadaye. Le premier président hutu du Burundi démocratiquement élu a été tué le 21 septembre 1993.
Le verdict a été rendu mardi en l’absence des accusés et de leurs avocats qui n’avaient pas été prévenus. Melchior Ndadaye est le premier président hutu du Burundi démocratiquement élu. Il a été tué le 21 septembre 1993, soit il y a près de 27 ans aujourd’hui.
Actuel Haut représentant de l’Union africaine au Mali et au Sahel, Pierre Buyoya est condamné par contumace à la prison à perpétuité. Il est accusé pour « attentat contre le chef de l’État, contre l’autorité de l’état et attentat tendant à porter le massacre et la dévastation. »
18 autres personnalités condamnées à la même peine
Dix-huit autres personnalités de la haute administration burundaise de son époque, des militaires et civiles, sont condamnés à la même peine. Trois autres personnes écopent de 20 ans de prison pour « complicité » pour les mêmes crimes. Alors que l’ancien Premier ministre de transition Antoine Nduwayo est acquitté.
Sur les cinq de ces personnalités condamnées, seuls quatre anciens hauts gradés de l’armée en prison depuis près de deux ans étaient dans le box des accusés pour ce procès. Tous les autres dont Pierre Buyoya vivent à l’étranger et sont visés par des mandats d’arrêt internationaux. « La condamnation de Pierre Buyoya et d’une vingtaine de ses proches dont des membres de l’ancienne oligarchie militaire tutsi est un message fort à la population burundaise que justice est enfin rendue ». Se réjouit un haut cadre du parti au pouvoir.
Un « procès inique »
L’un de prévenus dénonce un « procès inique qui a violé le droit burundais ainsi que l’Accord de paix pour le Burundi », signé en 2000 à Arusha. Cet accord décrète une immunité pour tous les protagonistes du conflit burundais. Pour la société civile en exil, ce verdict rendu est la preuve que l’heure est toujours à « la répression ».