Il prend effet à partir de 16h pour une durée de 24 heures, selon les autorités nigérianes.
Depuis plusieurs jours, les Nigérians sont dans la rue pour dénoncer les violences policières. Malgré la suppression de la brigade anti-criminalité, la détermination des manifestants ne faiblit pas.
Ces revendications, jusqu’ici pacifiques, ont conduit dimanche à des scènes de violence. Des groupes de jeunes casseurs qualifiés de « voyous » ont détruit des véhicules et tué des manifestants dans plusieurs villes du pays.
Des commissariats saccagés à Lagos
Lundi, ces mêmes jeunes ont forcé les portes d’une prison de l’état d’Edo. Plusieurs commissariats ont également été attaqués et saccagés à Lagos, Ibadan, et Benin City. Des heurts intercommunautaires ont pareillement éclatés à Abuja.
Pour faire baisser la tension, un couvre-feu a été promulgué en milieu de journée. Il prend effet à partir de 16h pour une durée de 24 heures. Le gouverneur de l’État, Babajide Sanwo-Olu parle d’une décision « difficile », mais inévitable. Sur Twitter, il a déclaré que mes manifestations pacifiques se sont transformées « en monstre qui menace la cohésion sociale »
Les Etat d’Edo et d’Etiki ont aussi décrété un couvre-feu. Mardi soir, l’inspecteur général de la police nigériane a annoncé un déploiement de la police anti-émeute sur tout le territoire national. Quant à l’armée, déjà présente dans les rues d’Abuja depuis lundi, elle doit également être déployée dans tout le pays. Cette présence est vue comme une menace visant à étouffer le mouvement de protestation.
Des tirs à balles réelles sur les manifestants
C’est depuis le 8 octobre 2020 que les manifestations ont commencé à travers le pays. En guise de riposte, la police a tiré à balles réelles sur les manifestants. Tuant au moins quatre personnes et en blessant de nombreuses autres.
« Des citoyens qui exercent leur droit de manifester et qui appellent à mettre fin aux brutalités policières sont eux-mêmes brutalisés et harcelés par des agents qui devraient au contraire les protéger », a déclaré Anietie Ewang. Elle est chercheuse sur le Nigeria auprès de la division Afrique de Human Rights Watch. « Cela souligne l’importance des réclamations des manifestants et cela illustre la culture de l’impunité prévalant dans tout le système policier, qui a grand besoin d’être réformé. »