L’UA n’a jusqu’ici pas fait de communiqué à ce sujet, aucune expression publique.
La Cour suprême burundaise a condamné l’ancien président Pierre Buyoya à la prison à perpétuité. L’ancien chef de l’Etat est reconnu coupable pour l’assassinat du président Melchior Ndadaye. Celui-ci est le premier président hutu du Burundi démocratiquement élu. Il a été tué le 21 septembre 1993, soit il y a près de 27 ans.
L’ex-président Pierre Buyoya est l’actuel Haut représentant de l’Union africaine au Mali et au Sahel. Sa condamnation met l’Union africaine dans l’embarras, informe RFI. L’UA n’a jusqu’ici pas fait de communiqué à ce sujet, aucune expression publique. Ce qui est tout à fait compréhensif vu ses relations avec Gitega tendues depuis le début de la crise de 2015 au Burundi.
Les raisons du mutisme
Les autorités burundaises ont souvent accusé l’organisation panafricaine de soutenir « ses ennemis ». Selon RFI, qui cite un diplomate africain, la condamnation de Buyoya met donc l’organisation « dans l’embarras, même si elle n’aura sans doute pas d’incidence sur sa mission de représentation, du moins pour le moment ».
Cette source indique que l’Union africaine considère depuis deux ans toute cette procédure comme essentiellement politique. Aussi, l’UA rappelle régulièrement sa qualité de garant de l’accord de paix pour le Burundi signé en 2000 pour une amnistie aux parties en conflit.
Il y a deux ans, l’organisation panafricaine avait réagi à l’émission de mandats d’arrêt internationaux contre Pierre Buyoya et ses co-accusés. Elle avait appelé le gouvernement burundais « à s’abstenir de toute mesure de nature à compliquer la recherche d’une solution consensuelle » dans le pays.
Pierre Buyoya a dirigé le Burundi à deux reprises et a remis à chaque fois le pouvoir à un civil. L’ex-chef de l’Etat est une des personnalités africaines les plus respectées dans les institutions internationales. Ce, en dépit des massacres interethniques ayant entaché son pouvoir?