Dimanche 25 octobre, la réouverture annoncée des lieux de culte de l’Église catholique du Gabon, après 6 mois de fermeture en raison du Covid-19, a été perturbée par les forces de sécurité et de défense.
Des églises encerclées par la police, des fidèles qui marchent en récitant le rosaire, d’autres à genoux pour adorer le Saint Sacrement tenu par un prêtre, telles sont les scènes que donne à voir le Gabon, ce dimanche 25 octobre.
Réunis en Assemblée plénière, les évêques du Gabon avaient annoncé, le 4 octobre, la réouverture des églises le 25 octobre, après 6 mois de fermeture imposée par le gouvernement en raison de la crise sanitaire du coronavirus.
Manifestations de la foi
« Le dimanche 25 octobre 2020, en la fête de la dédicace des églises consacrées, nous vos évêques, célébrerons la passion du Seigneur comme un grand acte pénitentiel dans chacune de nos cathédrales avec le rite d’ouverture de la porte afin d’implorer la miséricorde de Dieu sur notre nation et tous ses habitants », avait annoncé l’épiscopat du Gabon.
Mais la décision s’est heurtée à la sévérité des mesures annoncées, le 16 octobre, par le gouvernement pour la réouverture des lieux de culte. Officiellement, les lieux de culte peuvent désormais être ouverts mais avec seulement 30 fidèles et une heure de rassemblement public par semaine.
De plus, les 30 fidèles doivent obligatoirement au préalable justifier de leurs tests Covid-19 et se faire enregistrer au ministère de l’intérieur. La communion est interdite lors des messes. Ces nouvelles règles qui sont difficilement applicables révoltent les catholiques qui dénoncent un acharnement du gouvernement à empêcher les cultes alors que les marchés, certaines écoles, les universités, les banques, le Parlement etc. fonctionnent toujours.
Églises encerclées
Dès le samedi 24 octobre, des patrouilles entières de police ont été déployées aux alentours des lieux de culte catholiques de Libreville et des autres diocèses du pays, obligeant l’archevêque de Libreville, Mgr Jean Patrick Iba Ba à changer le plan initial de réouverture des églises.
Dans un communiqué publié le même jour, il a « constaté avec beaucoup de regret le déploiement des forces de sécurité et de défense » aux alentours des différentes paroisses. Ce qui constitue, à ses yeux, un «signe manifeste » des dirigeants « de violer une fois de plus [notre] liberté de culte ».
« Nous proposons aux curés le protocole suivant à appliquer, dimanche 25 octobre, à l’extérieur des églises, sur les parvis de nos différentes paroisses : accueil des fidèles dans chaque paroisse par le curé et ses vicaires, récitation d’une dizaine d’Ave Maria, proclamation de l’Évangile (pas d’homélie), envoi et bénédiction des fidèles avec le Saint Sacrement », a-t-il écrit.