Entré par effraction dans le pays, cet activiste franco-béninois appelle à un report du scrutin.
L’activiste Kemi Seba, président de l’ONG Urgences panafricanistes, a bravé l’interdit. Il séjourne depuis samedi 24 octobre, en Côte d’Ivoire, pays qui s’apprête à élire son président.
Déclaré persona non grata, le Franco-Béninois dans un direct sur facebook live, suivi par 794 000 personnes, il a appelé ce mardi à une « mobilisation pacifique » afin de surseoir au scrutin du 31 octobre.
Ennemi d’Alassane Ouattara
Déjà virulent contre le président Alassane Ouattara, sur le dossier du Franc CFA et du 3e mandat, ce nouvel appel est censé « parasiter ce processus électoral vicié et pousser Alassane Ouattara à reporter les élections et à inclure les candidats qu’il a exclus », indique-t-il.
Comment est-il arrivé à Abidjan ? Interdit de séjour en Côte d’Ivoire, Kemi Seba aurait usé de plusieurs stratagèmes pour arriver dans la capitale ivoirienne. Selon Jeune Afrique, le tribun aurait rejoint la Côte d’Ivoire depuis Cotonou, par la route et « en pirogue », après avoir traversé le Togo, un pays où il est aussi interdit de séjour, et le Ghana.
Déclaré indésirable au cours des dernières années dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest (la Guinée, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Sénégal), malgré son passeport béninois, Kemi Seba entretient des relations avec différents mouvements d’opposition et de la société civile dans la sous-région.
Auteur de plusieurs condamnations
En 2019, l’activiste Franco-Béninois Kemi Seba, a été condamné à une peine de deux mois d’emprisonnement avec sursis. Et 200 000 francs CFA d’amende pour outrage au chef de l’État, ainsi qu’aux présidents du Niger, de la Côte d’Ivoire et de la France.
Il avait traité entre autres le président Kaboré de « passoire politique » et qualifié le président Macron de « petit président » au cours d’une conférence publique devant les étudiants. Mais, le président de l’ONG Urgences pan-africanistes déclare que la condamnation n’arrêtera pas son combat.