La police anti-émeute a dispersé les partisans de l’opposition devant la maison du principal leader de l’opposition ivoirienne, mardi, après que le gouvernement l’ait accusé de sédition pour avoir créé une administration parallèle au mépris de la victoire électorale du président Alassane Ouattara.
La police a lancé des bombes lacrymogènes en direction des membres de l’opposition et des journalistes devant la résidence de l’ancien président Henri Konan Bedie dans la capitale commerciale Abidjan, des vidéos partagées par les journalistes ont été diffusées.
On ne savait pas très bien ce que la police avait l’intention de faire au sujet de Bédié, dont les partisans affirment que la victoire écrasante d’Alassane Ouattara est anticonstitutionnelle. Un porte-parole de la police n’était pas immédiatement disponible pour faire des commentaires.
Ces mesures ont aggravé une impasse amère et parfois mortelle sur la candidature de M. Ouattara à un troisième mandat, ce qui a conduit l’opposition à boycotter le vote de samedi et à rejeter ses résultats.
Tard dans la journée de lundi, les candidats qui ont boycotté le vote – Bédie et l’ex-premier ministre Pascal Affi N’Guessan – ont annoncé qu’ils avaient mis en place ce qu’ils ont appelé un conseil de transition, avec Bédie comme président.
« Condamnant dans les termes les plus forts cet acte de sédition, le gouvernement a demandé au procureur » de traduire les responsables en justice, a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
La période précédant les élections a été marquée par des affrontements entre partisans rivaux qui ont fait au moins 30 morts. Au moins cinq personnes sont mortes dans les violences du jour des élections dans les bastions de l’opposition.
Ces violences ont fait craindre des troubles à plus long terme. La brève guerre civile qui a suivi l’élection contestée de 2010 et qui a porté Ouattara au pouvoir a fait plus de 3 000 morts.
Lundi, des coups de feu ont été entendus dans le quartier chic de Cocody à Abidjan, près de la résidence de Bedie. L’opposition a déclaré que la maison et celles de certains de ses autres dirigeants avaient été attaquées, bien qu’il n’ait pas été possible de le confirmer de manière indépendante.
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré mardi que les tensions électorales avaient provoqué la fuite de 3 200 réfugiés ivoiriens vers les pays voisins, dont 1 000 étaient arrivés au Libéria la veille.
La candidature de M. Ouattara pour un troisième mandat a été rejetée comme étant inconstitutionnelle par l’opposition. Il a déclaré qu’une nouvelle constitution approuvée en 2016 lui donnait le droit de se présenter à nouveau.
M. Ouattara a remporté l’élection avec 94,27% des voix, selon les résultats provisoires annoncés par la commission électorale tôt mardi.