Les comptes bancaires d’une vingtaine membres de ce mouvement de protestation ont été gelés.
Jusqu’où compte aller les autorités nigérianes pour faire taire le mouvement #EndSars. Après la répression barbare par l’armée, les comptes bancaires d’une vingtaine membres de ce mouvement de protestation ont été gelés. Une décision de la Banque centrale validée par une cour de justice nigériane, rapporte RFI.
Le mouvement #EndSars a toujours déclaré être sans leader. Mais les autorités nigérianes semblent avoir identifiés certains de ses « initiateurs » présumés. Ceux-ci font l’objet de pressions croissantes, apprend-on.
Dans la ville de Lagos, la commission judiciaire chargée d’enquêter sur ces événements n’a pas pu siéger samedi. Et pour cause, l’absence des deux représentants de la jeunesse. En effet Majekodunmi Temitope et Rinu Oduala ont décidé de ne pas se rendre à cette audience. Réagissant ainsi au gel du compte en banque de cette dernière.
Ces sanctions, selon un des avocats de victimes de violences policières, sont « une déclaration de guerre de la part des autorités ». Elle risque de mettre à mal le travail de la commission d’enquête et saper encore les efforts de transparence.
Enlisement
Ce week-end, la commission devait entendre un représentant de l’armée nigériane. Il venait en principe s’expliquer sur le rôle de l’armée dans les violences des dernières semaines. Il ne s’est pas exprimer, puisque la séance a été ajournée.
Créé au début pour réclamer la dissolution d’une force de police spéciale, la SARS, célèbre pour ses exactions, le mouvement « End Sars » s’est très vite amplifié pour demander de plus grandes réformes sécuritaires.
Après que le mouvement a progressivement sombré dans la violence, le gouvernement a déployé l’armée pour reprendre le contrôle de la situation. Une intervention de l’armée contre la jeunesse le 20 octobre a fait au moins 12 morts à Lagos selon Amnesty International.
Plusieurs grandes personnalités nigérianes ou mondiales sont montées au créneau pour dénoncer ces agissements : « J’appelle Muhammadu Buhari et l’armée nigériane à arrêter de tuer les jeunes manifestants du mouvement END SARS », a tweeté l’ancienne candidate à la présidentielle américaine, Hillary Clinton.