L’occupation par le Front Polisario du point de passage de Guerguerat a provoqué l’arrêt des importations du pays et une hausse sans précédente des prix sur les marchés.
Les indépendantistes du Front Polisario ont annoncé, vendredi 13 novembre, la fin d’un cessez-le-feu vieux de 30 ans au Sahara occidental. Ces séparatistes sont allés jusqu’à couper, il y a trois semaines, l’unique point de passage entre la Mauritanie et le Maroc.
En réaction, le royaume chérifien dit avoir lancé une opération pour rouvrir le point de passage de Guerguerat situé à 55 km au nord de Nouadhibou. Ce qui marque la reprise des agressions entre le Front Polisario et le Maroc.
Cette reprise des affrontements préoccupe la classe politique mauritanienne et plus singulièrement le parti au pouvoir : « Nous, au niveau de l’UPR, tenant compte un peu de notre proximité avec les citoyens des deux partis en conflit, on observe avec beaucoup d’inquiétude et beaucoup d’attention ce qui se passe et nous pensons que la sagesse va l’emporter », souhaite Fall Nguissaly, le secrétaire général du parti présidentiel.
Dans le camp de l’opposition parlementaire, Lo Gourmo, le vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP), appelle à une intervention impérative de l’Union africaine et de l’ONU pour un retour rapide au cessez-le-feu : « Il est temps que les organisations internationales, l’ONU en particulier et l’Union africaine prennent leurs responsabilités, et qu’il y ait une reprise immédiate des pourparlers pour que la solution soit trouvée. »
Vives tensions
La Mauritanie a beaucoup à perdre dans la reprise des affrontements au Sahara occidental. Depuis 14 ans, le pays importe des centaines de milliers de tonnes de fruits et légumes du Maroc. L’occupation par le Front Polisario du point de passage de Guerguerat a provoqué l’arrêt de ces importations et une hausse sans précédente des prix sur les marchés.
La région du Sahara occidental a déjà été au centre de vives tensions entre le Polisario, mouvement soutenu par l’Algérie, et le Maroc. Les deux parties se disputent depuis des décennies le territoire désertique malgré les efforts de règlement de l’ONU. Le Maroc contrôle 80 % de l’ancienne colonie, ses gisements de phosphate et ses eaux poissonneuses dans sa partie ouest, le long de l’océan atlantique.