Le président français s’est longuement confié à Jeune Afrique, pour évoquer son bilan sur les sujets qui défraient la chronique. Il est revenu sur les caricatures du Prophète Mahomet, la situation au Sahel etc.
Pendant plus d’une heure, le président Emmanuel Macron a été interrogé sur les sujets qui fâchent par les journalistes de Jeune Afrique. Au rang de ceux-ci, l’islam radical.
Interrogé sur ses propos récents sur les caricatures du Prophète, au nom de la défense de la liberté d’expression, Emmanuel Macron a précisé : « Je regrette qu’on ait déformé mes propos, je respecte chaque religion. Si vous lisez mes discours, vous verrez que j’ai été constant en la matière. Mais lorsque j’ai décidé, dès le début de mon quinquennat de m’attaquer à l’islam radical, mes propos ont été déformés. Par les frères musulmans, assez largement, mais aussi par la Turquie, avec une capacité à influer sur beaucoup d’opinions publiques, y compris en Afrique subsaharienne ».
« Je ne m’attaque pas à l’islam »
Dans son intervention, le président apporte une nuance en précisant : « Je ne m’attaque pas à l’islam, je m’attaque au terrorisme islamiste, sachant que plus de 80% des victimes d’attentats terroristes islamistes dans le monde sont des musulmans. Quand j’ai rendu hommage à Samuel Paty (assassiné le 16 octobre), j’ai dit que nous défendrons ce qui est un droit : celui de blasphémer et de caricaturer sur notre sol. Je n’ai pas dit que je soutenais les caricatures ».
La Turquie heurtée
Le président Emmanuel Macron invite à s’interroger sur la réaction de la communauté internationale sur ce sujet : en janvier 2015, quand les journalistes de Charlie Hebdo étaient assassinés au nom d’Allah, des dirigeants musulmans sont venus défiler dans nos rues.
« Et aujourd’hui, alors qu’un professeur a été décapité parce qu’il enseignait la liberté d’expression, il faudrait s’excuser ? Le monde devient fou. Je ne céderai rien à ces gens », a-t-il lâché.
Rappelons qu’au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, la Turquie avait manifesté son mécontentement suite aux propos du président français, appelant alors au boycott des produits issus de la France sur son territoire.