La célébration de la réforme institutionnelle et le passage de témoin à Denis Sassou Nguesso ressortent comme les deux points majeurs de la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC.
Pour un premier sommet post confinement du fait du coronavirus, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a choisi la consolidation des acquis de la mutation institutionnelle. Le 27 novembre dernier à Libreville (Gabon), 5 chefs d’État et 5 représentants sur 11 États membres que compte la CEEAC ont pris part à la 18e session ordinaire de, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement.
Quatre mois après la session ordinaire de la Conférence des chefs d’États et de gouvernement du 30 juillet dernier, qui a validé le nouvel organe exécutif de la CEEAC, trois mois jour pour jour après l’entrée en vigueur du traité révisé de la CEEAC, moins de trois mois après la prestation de serment des membres de la nouvelle Commission de la CEEAC.
Le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, et président ,de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, rendait son tablier. Après cinq ans de magistère. Un moment diplomatique pour la célébration du mandat d’Ali Bongo.
Réforme en abscisses
Ali Bongo a tenu à faire le bilan de sa présidence devant ses pairs de la région. Une présidence au cours de laquelle l’Afrique centrale a progressivement renoué avec une certaine fréquence des rencontres de ses principaux dirigeants. Pour preuve, entre 2015 et 2019, il n’y avait eu que trois sommets de la CEEAC, dont un extraordinaire.
La crise en Centrafrique a également été. une préoccupation majeure. Mais aujourd’hui, la République centrafricaine s’apprête à connaître un second round d’élections générales après ceux de 2016. Même si, évidemment, la situation reste précaire. Le point d’orgue de cette reddition des comptes demeure la réforme institutionnelle de la CEEAC.
Accélérée en 2019, elle a permis à la communauté d’adapter son organe exécutif à celui de I’Union africaine, tout en intégrant des acquis de l’autre communauté de la sous-région. Évoquant ce dénouement heureux, Ali Bongo n’a pas caché son satisfécit.
«Au moment où je passe le flambeau à mon frère, le président Denis Sas-sou Nguesso, 10 des 11 États de notre communauté ont déjà ratifié le traité révisé. La ratification par le 11e État membre est en voie d’achèvement. Les membres de la commission issue de cette vision forte, commune et moderne de la CEEAC sont déjà à l’ouvrage pour répondre aux aspirations légitimes de nos peuples. C’est avec un sentiment de travail accompli que ma mission à la tête de la CEEAC s’achève. Je reste confiant en l’avenir de notre organisation communautaire et en sa capacité à relever, avec l’appui de nos peuples, les défis multiformes auxquels nos États sont confrontés».
… et en ordonnées
Ce sommet a été l’occasion d’offrir plus de moyens d’action à la Commission de la CEEAC, principalement des moyens financiers! Malgré la réforme, la CEEAC n’a pas toujours de mécanisme de financement. Le fonctionnement, depuis l’entrée en fonction de la Commission en septembre 2020, est supporté par la liquidation des 4ü% des arriérés de contribution accumulés sur l’année 2019.
Cette liquidation des arriérés était rune des conditions pour adhérer au traité révisé et prétendre à un poste de commissaire dans la nouvelle architecture. C’est aussi cette ressource financière qui financera le budget 2021 de la communauté.
Au cours du sommet de Libreville, «la conférence a félicité les États membres qui se sont acquittés des 40% des arriérés de leurs contributions et a exhorté les États membres, qui ne l’ont pas encore fait, à s’acquitter de la totalité de leurs arriérés de contributions, conformément à la décision n °005/ CEEAC/ CCEG/ IXE/ 20, afin de permettre à la Communauté de disposer de moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs», indique le communiqué final.
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