C’est le vœu de nombreux jeunes Malgaches qui estiment que les autorités doivent tout faire pour regagner la confiance de ses administrés.
À Madagascar, l’Association des anciens élèves de l’École nationale d’administration a organisé mardi, un débat sur le thème « servir l’État malgache au XXIe siècle ». Comment repenser l’administration, comment adapter la fonction publique aux enjeux actuels ?
À la fin du débat, les invités, composés majoritairement d’étudiants, estiment que les autorités doivent tout faire pour regagner la confiance de ses administrés : « Pour améliorer la fonction publique avec zéro budget, il faudrait déjà commencer par nettoyer devant son propre palier. C’est-à-dire, pour les fonctionnaires qui ne sont pas prêts à suivre la loi, il faudrait des sanctions exemplaires allant jusqu’à la révocation de la fonction publique. Enfin, il faudrait un recrutement basé sur la méritocratie. C’est-à-dire que s’il y a dix places de fonctionnaires dans un corps, et que l’État ne trouve que deux personnes à la hauteur, l’État devra recruter les 2 personnes et laisser tomber les 8 places. Justement pour avoir la qualité. », propose Diana Rasoanaivo, au micro de RFI. Elle est conseillère de l’Association nationale pour la justice administrative et actuelle directrice de cabinet du ministre des Transports, du tourisme et de la météorologie.
La réforme de la justice
Hery Rason est le directeur exécutif de l’ONG Ivorary, spécialisée dans les questions de justice et de lutte contre la corruption. Il est convaincu que la mutation de l’administration doit passer par la réforme de la justice.
« Pas mal de dossiers ont été soumis à la Haute cour de justice, environ une dizaine de dossiers concernant les ministres et hauts fonctionnaires, et jusqu’à aujourd’hui, la HCJ n’a pas remis en cause l’intégrité de ces gens, alors que certaines preuves sont flagrantes, et que de l’autre côté, il y a de simples fonctionnaires qui sont emprisonnés. Il y a une justice à deux vitesses et un traitement inégalitaire. Il y a une impunité pour l’élite. La HCJ est une justice qui est un refuge pour les gens corrompus. Donc nous, société civile, on propose de supprimer la HCJ lors de la prochaine révision constitutionnelle. », dénonce-t-il.
Autre défi à relever pour l’administration : passer au numérique. Le rangement des documents concernant chaque citoyen, mise en ligne des textes de lois, des décisions de justice, la digitalisation de tous ces documents permettrait de dénouer beaucoup de problème de transparence, etc.