Depuis plusieurs décennies, le Burkina Faso n’a plus connu de second tour lors de l’élection présidentielle. Idem pour le Tchad qui depuis 1996, et bien d’autres pays du continent.
Au Burkina Faso, les affidés du président sortant burkinabè Roch Marc Christian Kaboré espéraient une victoire de leur leader au premier tour. Leur rêve est devenu réalité puisque leur « champion » en gagné avec plus de 57% des suffrages exprimés.
En effet, depuis plusieurs décennies, le Burkina Faso n’a plus connu de second tour lors du scrutin présidentiel. Idem pour le Tchad qui depuis 1996, lorsque le président Idriss Déby avait été mis en ballotage par les candidats de l’opposition, l’actuel chef de l’Etat gagne désormais au premier tour.
En 2020, le Togo, la Côte d’Ivoire et la Guinée ont vu aussi la victoire des sortants dès le premier tour. Selon la politologue et analyste politique Nadia Nata, les victoires au premier tour constituent un problème. Surtout si le taux de participation est bas ou si le système électoral a été vicié.
Explications
Pour elle, le manque de l’offre politique en Afrique explique les victoires au premier tour : « Nous avons malheureusement des pays où l’opposition n’a pas une réelle offre politique, en termes de projet de société, de vision à vendre aux citoyens », affirme Nadia Nata.
« Ensuite, elle est désunie. Ça fragilise les positionnements en face d’un candidat qui est déjà au pouvoir et qui est suffisamment fort du fait d’être au pouvoir », poursuit la politologue.
En effet, le président a un bilan à défendre et peut s’appuyer sur l’administration. D’autant qu’il reste en fonction pendant la campagne électorale, à l’exception du cas de Madagascar.
Selon Nadia Nata, le président sortant peut parfois profiter de la faiblesse des institutions impliquées dans l’organisation de l’élection. Sur le continent, constate-t-on, l’opposition avance fréquemment en rangs dispersés. C’est d’ailleurs ce qui a favorisé une victoire par exemple au premier tour à plus de 59% d’Alpha Condé en Guinée.
« Ce sont les populations qui se sont exprimées dans les urnes et ce sont les résultats de ces urnes qui l’ont déclaré vainqueur. Tous ceux qui ont voté pour lui sont confortés et nous qui l’avons accompagné, nous sommes confortés », se félicite Papa Koly Kourouma, ministre d’Etat et soutien du président guinéen.