Ce nouvel organe politique devait au début se contenter d’une fonction consultative. Mais, le général Abdel Fattah al-Burhan en a décidé autrement.
Au Soudan, rien ne va plus entre les militaires et les civils chargés de mener la transition politique. D’ailleurs, le général Abdel Fattah al-Burhan a décidé seul des prérogatives du Conseil des partenaires de la Transition (CPT). Un organe fraîchement créé après les accords de paix avec les rebelles.
En effet, le décret du CPT n’a même pas été publié au journal officiel. Encore moins annoncé publiquement. Jeudi dernier, le texte signé par le Général Abdel Fattah al-Burhan a simplement fuité dans la presse.
Le Conseil des partenaires devait au début se contenter d’une fonction consultative. Mais, le chef du Conseil souverain n’en fait qu’à sa tête. Il pourrait interférer dans l’action du gouvernement et dans la constitution de l’assemblée législative à venir.
Après cette décision unilatérale du général Abdel Fattah al-Burhan, la classe politique soudaine a réagi. C’est un coup de force des militaires, dénoncent les partis politiques et les associations qui avaient été la tête de proue de la contestation anti-Béchir.
La déclaration constitutionnelle adoptée en août 2019
Ce que les acteurs politiques n’arrivent à digérer surtout, c’est la nomination du frère de Hemeti, actuel numéro 2 du Conseil Souverain. Les deux frères sont à la tête des Forces de soutien rapide. Une force paramilitaire accusée d’avoir massacré des manifestants pendant la révolution.
Pour toutes les raisons évoquées, le gouvernement civil soutient que ce décret est à l’encontre de la déclaration constitutionnelle adoptée en août 2019. Quant au Premier ministre, Abdallah Hamdok, il a estimé que le Général al-Burhan dépassait ses pouvoirs en donnant des prérogatives trop étendus à ce nouveau conseil de transition.
Le gouvernement soudanais avait promis à des mouvements rebelles une participation au jeu politique à Khartoum. C’est une promesse suite à la signature d’accord de paix. C’est ce qui a mené à la création de ce nouvel organe politique censé être plus inclusif envers les signataires des accords de Juba.