Le parti au pouvoir a même réussi la prouesse de semer la zizanie au sein d’autres formations politiques.
Comme pouvait s’y attendre, c’est le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) qui a remporté les premières élections régionales. Le parti au pouvoir a obtenu une écrasante majorité dans neuf des dix conseils régionaux.
Le RDPC était annoncé vainqueur avant même les grands électeurs ne se rendent aux urnes. Le décompte des suffrages du scrutin du 6 décembre dernier par Elecam, l’organe chargé d’organiser les élections, n’a fait que confirmer cette tendance.
Le parti au pouvoir a même réussi la prouesse de semer la zizanie au sein d’autres formations politiques. En agrandissant sa base dans le fief de l’un de ses concurrents, le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii. Les conseillers du PCRN ont voté pour le RDPC, entraînant des sanctions internes.
La seule région qui échappe à la razzia du RDPC est l’Adamaoua qui sera dirigée par l’UNDP de Bello Bouba Maigari. Le parti de ce membre du gouvernement fait partie de la majorité présidentielle. Tous les autres concurrents à ces régionales, soit une dizaine de partis politiques, ont pratiquement fait de la figuration.
Une majorité obèse au sein du Parlement
Le RDPC achève ainsi d’asseoir sa domination sur toutes les instances politiques du pays. Le parti a déjà une majorité obèse au sein du Parlement et dans les conseils municipaux. Il faut toutefois noter que les deux principaux partis politiques de l’opposition, le SDF et le MRC, n’ont pas pris part à ces élections.
D’après Paul Atanga Nji, le ministre de l’administration territoriale (Minat), les élections régionales de dimanche dernier se sont déroulées dans toutes les 58 circonscriptions électorales.
Le membre du gouvernement précise que les 272 bureaux de vote sur l’étendue du territoire ont ouvert à 8h et fermé à 18h selon les textes en vigueur. Ont librement accompli leur devoir civique, « 10 236 conseillers et 14002 chefs traditionnels membres des deux collèges électoraux étaient appelés à élire les 900 premiers conseillers régionaux de l’histoire politique de notre pays. Les premiers, c’est-à-dire les conseillers municipaux, devaient choisir sept cents (700), tandis que le second, les chefs traditionnels, devaient élire deux cents (200) représentants du commandement traditionnel », indique le Minat.