Pour les économistes, au-delà de l’aspect politique, les cinq jours de grève de l’UNTM provoqueront une perte de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA pour l’économie nationale, notamment dans le secteur des douanes.
Dans les hôpitaux, les tribunaux ou encore les banques. Les salariés maliens de ces différents services sont appelés à la grève depuis lundi au Mali, et pour cinq jours. Grève lancée par l’UNTM, première organisation syndicale du pays, en quête d’une revalorisation et d’une harmonisation des salaires des travailleurs des secteurs public, parapublic et privé.
Mais certains soupçonnent les grévistes de vouloir saper le processus de transition avec des revendications d’ordre politique. Car c’est la deuxième fois en un mois que les syndicalistes de l’UNTM observent un mot d’ordre de grève. La dernière fois, entre le 18 et le 20 novembre dernier, la centrale syndicale avait décrété une cessation de travail de 72 heures.
Une grève aux allures de revendications politiques
Beaucoup prêtent à Yacouba Katilé, secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali, des ambitions politiques. Celui-ci réfute ces accusations. « En tant que syndicat, nous allons exercer et défendre jusqu’au bout nos droits », explique-t-il.
Certains Maliens se préparent déjà à cette éventualité dans les jours à venir. Mais d’autres ne comprennent tout simplement pas la décision de l’UNTM de faire grève en cette période de transition.
« On ne sait jamais ce qui va se passer après. Il faut donc se préparer à tout pour contourner ce genre de situation qui rend la vie très difficile », se plaint un habitant de Bamako.
« Les grèves en général ont toujours été liées à des problèmes politiques. De mon point de vue, il est trop tôt pour faire des revendications à l’endroit de la transition qui est au pouvoir au Mali », estime un autre.
Pertes économiques
Pour Amadou Bamba, économiste, au-delà de l’aspect politique, les cinq jours de grève de l’UNTM provoqueront une perte de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA pour l’économie nationale, notamment dans le secteur des douanes.
« La douane fait une recette hebdomadaire de 34 milliards de francs CFA. Si nous tentons d’évaluer les pertes quotidiennes en raison de cette grève, on se retrouvera avec 5,6 milliards de perte par jour. Ce qui constitue un coup dur pour notre économie ».