C’est l’un des objectifs visés par le projet de révision de la Constitution dans le pays.
Au Gabon, le projet de révision de la Constitution provoque des vives réactions. Et pour cause : si ce projet est adopté, l’intérim du président de la République sera assuré par un collège. A savoir les présidents des deux chambres du Parlement et du ministre de la Défense.
Il est aussi question de l’immunité à vie du chef de l’État et la nomination de certains sénateurs par le président de la République.
Dès l’annonce de ce projet de révision de la Constitution, certains habitants de Libreville n’ont pas tardé à exprimer leur surprise. Voire leur déception : « C’est une révision de plus et de trop avec ce fameux triumvirat ou un ministre de la Défense va se retrouver à la tête de l’État avec deux élus, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale alors que le Premier ministre ne fait même pas partie de ce triumvirat», s’étourdit au micro de RFI Guy Nzouba Ndama, un ancien président de l’Assemblée nationale, aujourd’hui dans le camp de l’opposition.
Des insuffisances
Même son de cloche chez le député de l’opposition, Maxime Zima Ebeyard. Il craint pour sa part que l’article 78 de la nouvelle Constitution si elle est adoptée, consacre une immunité à vie pour le président de la République et les parlementaires : «De quoi ont-ils peur ?», s’est-il interrogé. Il s’exprimait lors d’un meeting de soutien à l’opposant Nicolas Nguéma en garde à vue depuis dix-sept jours.
Du côté du PDG, le parti au pouvoir, c’est une toute autre lecture. Michel Phillipe Nze, le secrétaire national de cette formation politique, estime que la révision de la Constitution comble les insuffisances constatées quand le président Ali Bongo a été victime d’un AVC. C’était il y a deux ans : « Cette réforme est tout à fait indiquée parce qu’elle répond à une situation que le Gabon a vécue, qui aurait pu déboucher sur un blocage du fonctionnement des institutions. », soutient-il.