La Tunisie a commémoré jeudi le 10e anniversaire de la fuite en exil du président Zine El Abidine Ben Ali, poussé du pouvoir par une révolte populaire qui préfigurait les troubles et la guerre civile dans la région, connue sous le nom de « Printemps arabe ».
Mais aucune célébration festive n’a marqué la révolution dans cette nation nord-africaine, qui a été mise en quarantaine pendant quatre jours à partir de jeudi pour contenir le coronavirus. avec des manifestations interdites.
L’avenue Bourguiba, bordée d’arbres et principale artère de la capitale Tunis, qui est devenue un centre du soulèvement, a été déserte, à l’exception d’un seul citoyen qui se tenait devant le redouté ministère de l’intérieur.
La police a mis en place des points de contrôle autour du centre ville, a vérifié les documents d’identité des piétons et a fait demi-tour.
Les manifestations et les rassemblements ont été interdits pendant quatre jours à partir de jeudi.
La révolution a été déclenchée par l’acte désespéré d’un vendeur de fruits de 26 ans, Mohammed Bouazizi, qui s’est immolé par le feu le 17 décembre 2010 pour protester contre l’humiliation de la police dans une ville de l’intérieur négligé de la nation, Sidi Bouzid.
Sa mort a déclenché un mécontentement latent et des manifestations de masse contre la pauvreté, le chômage et la répression.
Ces manifestations ont à leur tour ricoché au-delà de la Tunisie, déclenchant ce que l’on appelle le « Printemps arabe », avec des répressions et des guerres civiles dans la région.
Ben Ali a régné pendant 23 ans sur un système qui a inspiré la peur à de nombreux Tunisiens, et s’est enfui en Arabie Saoudite le 14 janvier 2011, au milieu d’une rébellion qui a fait boule de neige.
Ben Ali est mort en 2019 en exil.