Pour la première fois, plus de deux millions de personnes ont été déplacées au Sahel à l’intérieur des frontières de leur pays, a rapporté vendredi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Le Sahel, qui est en proie à des groupes d’insurgés armés et à des bandes criminelles depuis 2012, comprend le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Niger.
Cette année déjà, la violence au Niger et au Burkina Faso a forcé plus de 21 000 personnes à fuir leurs foyers et à chercher refuge dans leur propre pays.
Et au Burkina Faso, depuis le 31 décembre, une série d’attaques armées dans le nord du pays ont déplacé plus de 11 000 personnes.
Mais selon les Nations unies, le Sahel connaît également des besoins croissants tels que l’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire, les changements climatiques et la pandémie COVID-19.
Malgré la générosité de leurs hôtes, de nombreuses personnes déplacées à l’intérieur du pays n’ont même pas d’abri de base et dorment en plein air.
Le HCR a demandé à la communauté internationale de redoubler son soutien à la région.
La France est présente au Sahel depuis 2013. Elle dispose actuellement de 5 100 soldats stationnés mais examine actuellement ce niveau d’engagement.
Fin décembre, cinq soldats français sont morts dans l’explosion de deux mines artisanales à quelques jours d’intervalle, ce qui porte à 50 le nombre de soldats français tués dans la région.
Entre-temps, la Banque africaine de développement a déclaré en janvier qu’elle mobiliserait 6,5 milliards de dollars pour soutenir les efforts des pays du Sahel.
Lancée en 2007 par l’Union africaine, la Grande Muraille verte est une tentative concertée pour faire reculer le désert du Sahara.
Elle vise à aider les communautés des régions du Sahel et du Sahara à atténuer le changement climatique et à s’y adapter, mais aussi à améliorer la sécurité alimentaire.