Les troupes ougandaises se sont retirées de la maison du leader de l’opposition et pop star Bobi Wine, mettant fin à son assignation à résidence depuis l’élection du 14 janvier dernier remportée par le président Yoweri Museveni.
L’élection étant derrière lui et les accusations de fraude de Wine n’ayant pas abouti, Museveni semble calculer qu’il peut apaiser la pression des alliés occidentaux pour libérer son rival sans risque significatif pour sa base de pouvoir.
Le retrait des forces de sécurité, dont le gouvernement avait dit qu’elles étaient pour la propre protection de Wine, s’est conformé à une ordonnance du tribunal lundi. Un correspondant de Reuters présent sur place a confirmé le retrait, bien que M. Wine ne se soit pas encore présenté en milieu de matinée dans son grand complexe situé dans une banlieue verdoyante du nord de la capitale, Kampala.
L’ancien chef de la guérilla Museveni, 76 ans, est depuis longtemps un allié de l’Occident. Il a reçu une aide importante et a envoyé des troupes dans les zones de conflit, notamment en Somalie, pour combattre les militants islamistes.
Mais les gouvernements étrangers sont de plus en plus frustrés par sa réticence à céder le pouvoir et à réprimer les opposants.
Wine, 38 ans, est assiégé chez lui depuis qu’il a voté lors du scrutin présidentiel, où il a affronté une vague de désillusion de la jeunesse pour contester les 34 ans de règne de Museveni.
Le président sortant a été déclaré vainqueur avec 59 % des voix contre 35 % pour Wine, qui dénonçait depuis des années la corruption et le népotisme dans ses chansons. L’opposition a rejeté le résultat, invoquant une fraude que le gouvernement nie.